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2019-12-24 | Readers 1838 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

L’Eglise orthodoxe éthiopienne (3)


L’Eglise orthodoxe éthiopienne (3)

(Expulsion des troupes ottomanes et ingérences des autres églises)

—Pour chasser les troupes musulmanes menées par Ahmed Ibn Ibrahim al-Ghazi (surnommé Ahmed Gragne) qui étaient en train de détruire les lieux de cultes orthodoxes et piller les trésors de l’Eglise à partir de 1527, l’empire chrétien d’Ethiopie fit alors appel aux troupes Portugaises (1541-1543), menées par Christophe da Gama, fils du célèbre navigateur, pour repousser les troupes musulmanes.

Les premiers contacts avec les Portugais remontèrent à la fin du XVe lorsque les Éthiopiens voulaient importer les technologies européennes et les liens se renforcèrent pendant le conflit. Mais quand les missionnaires portugais, venus avec les troupes, essayèrent d’imposer le catholicisme au roi, ce dernier les expulsa.

—De nouvelles tentatives pour importer le catholicisme en Ethiopie furent menées par les jésuites, à partir de 1557.  Ils arrivèrent à convaincre le roi Sousnéyos qui s’y convertit en 1621 et l’imposa au pays. Mais un mouvement de rébellion se leva dans le pays qui aboutit à l'abdication de Sousnéyos le 14 juin 1632, en faveur de son fils Fasilidas et l’expulsion des jésuites

—Pendant la période de Gondar qui débuta avec le roi Fasilidas, les controverses doctrinales de l'Église aboutirent au rétablissement de l’autorité de l’église Orthodoxe qui sauvegarda son unité et donna naissance à un mouvement de renouveau intellectuel et littéraire qui dura jusqu’à 1853. De nombreux manuscrits furent rédigés et des églises construites.

—Mais le pouvoir central déclina et après le meurtre de Iyassou Ier en janvier 1769, débuta le « Temps des Princes » (Zemene Mesafent) qui dura jusqu’en 1855, date à laquelle Téwodros II se fit couronner roi. 

—Se revendiquant de la descendance du Prophète Sulayman(p), Téwodros II lança le processus d'unification et de centralisation du pays qui dura jusqu’à la chute de Haile Selassie I en 1974.

L’Evêque Abouna Salama profita de ce que Téwodros II avait besoin de l’Eglise éthiopienne et de l’unité de la foi orthodoxe pour renforcer son pouvoir et l’unification de son royaume, pour imposer la doctrine Tewahedo (unité)(1) et faire interdire les deux autres doctrines – l’une dite du « Qebat » (onction)(2)  et l’autre dite du « Tsegga Lej » (Fils de la Grâce)(3) – en menaçant les fidèles réticents. Les débats cessent et seule subsiste la doctrine tewahedo. En même temps, les campagnes d'évangélisation des provinces païennes et même musulmanes du pays se poursuivirent.

Ainsi, à partir du milieu du XIXe, le souverain aura retrouvé son véritable pouvoir national et l'Église repris son rôle historique de facteur unificateur dans l'Éthiopie chrétienne.

—Cependant au début du XXe siècle, une vague indépendantiste se lève au sein de l'Église éthiopienne toujours sous tutelle du Patriarcat d'Alexandrie. Après une série d'échanges avec le gouvernement impérial éthiopien, Alexandrie nomme le nouvel évêque, Abouna Qerillos (venu d’Egypte) mais accepte la consécration de cinq moines éthiopiens en tant qu'évêques diocésains et en 1959, l’Eglise éthiopienne devient officiellement autonome.

—Il y aura d’autres tentatives pour répandre le catholicisme en Ethiopie, notamment à partir des colonies étrangères (françaises et italiennes) installées aux frontières. Mais les exactions commises par les forces d’occupation italiennes (1935-1941) contre les Chrétiens orthodoxes, assassinant deux évêques éthiopiens, et le silence de l’Eglise catholique font que les orthodoxes restent insensibles à leurs prêches.

—Les missions protestantes (anglaises et américaines) ont surtout commencé à s’implanter après la seconde guerre mondiale, mais elles touchent divers milieux minoritaires musulmans, juifs, les orthodoxes restant attachés à leur religion, à leurs croyances et à leurs pratiques ancestrales.

(1)qui professe l'unité des deux natures, divine et humaine de la personne du Christ, sans confusion ni séparation.

(2)qui repose essentiellement sur l'onction du Christ et non sur l'incarnation du Fils.

(3)qui se base surtout sur l'enseignement des « Trois Naissances », celle du Père, celle de l’opération du Saint-Esprit et celle génétique de la Vierge Marie.

www.lumieres-spirituelles.net     No101 - Jumâdî I & II 1441 – Janvier-Février 2020


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