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2014-12-25 | Readers 1724 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Les élections législatives irakiennes du 7 mars 2010


Les élections législatives irakiennes du 7 mars 2010

Le 7 mars 2010, environ 19 millions d’électeurs irakiens étaient appelés aux urnes pour désigner 325 députés du parlement irakien pour un mandat de quatre ans, à l’abri d’un impressionnant dispositif militaire et policier, avec des barrages tous les 500 mètres. Les secondes élections parlementaires depuis l’invasion américaine en 2003 et le renversement de Saddam Hussein. Le résultat de ces élections devrait être déterminant pour la formation du nouveau gouvernement qui devra suppléer au départ « annoncé » des quelques 96 000 soldats américains, si départ il y a ...

Les électeurs se sont rendus massivement aux urnes malgré l’occupation américaine et les attentats – cependant moins qu’aux précédentes élections de 2005 (62,5% de participation contre 76% en 2005, avec pourtant cette fois-ci en plus la participation des sunnites (absents en 2005) et malgré un type de scrutin proportionnel localement permettant aux électeurs de choisir une liste dans laquelle ils votaient pour des candidats connus dans chacun des 18 gouvernorats). Doit-on voir là le début d’une désillusion ? un amenuisement de leur espoir de voir s’établir un Etat « démocratique » répondant aux besoins et aux aspirations légitimes du peuple irakien sous les canons américains et les menaces d’attentat ?

96 listes (12 coalitions et 74 partis)  étaient en compétition dont les principales furent :

*L‘Alliance pour l’Etat de Droit du 1er ministre sortant Nouri al-Maliki (l’un des dirigeants du parti islamiste radical Al Dawa, devenu de plus en plus un leader nationaliste) comprenant 40 mouvements et courants politiques, des membres des communautés chiites et sunnites, des indépendants (400 candidats dans 15 provinces).

*L’Alliance Nationale Irakienne, présidée par Sayed Ammar Hakim (Conseil supérieur islamique d’Irak (CSII)), à laquelle se sont joints le mouvement de Moqtada Sadr, le parti Fadila, le courant de la réforme nationale de l'ancien Premier ministre Ibrahim Jaafari et la conférence nationale irakienne d'Ahmed Chalabi (547 candidats dans 15 provinces).

*Le Bloc irakien de l’ancien 1er ministre du gvt par intérim entre juin 2004 et avril 2005, Iyad Alaoui (soutenu ouvertement par les Américains et les Saoudiens qui ont dépensé des milliards de dollars dans cette campagne électorale) constitué de personnalités sunnites et du Front du dialogue national de Saleh al-Motlaq (530 candidats dans 15 provinces)

Après un dépouillement de bulletins émaillé par des accusations de fraude, des appels au recompte manuel et des manifestations de protestation (notamment des Shiites qui craignent de voir en la victoire d’Alaoui le retour des baathistes au pouvoir), les résultats finaux, officiels furent enfin annoncés trois semaines après le déroulement des élections, le vendredi 26 mars 2010.

Malgré les 1ères estimations, la majorité des sièges revint à lyad Alaoui  (avec 91 sièges) qui arriva en tête dans des provinces à majorité sunnite, et en seconde place dans certains gouvernorats chiites du Sud. Nouri al-Maleki  obtint 89 sièges (soit deux de moins) et  l’ANI 70 sièges (victoire des « Sadriens » qui ont obtrnu de bons résultats dans les régions chiites déshéritées).

Les partis kurdes traditionnels (l'Union patriotique du kurdistan (UPK) du président Jalal Talabani et Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani) sont majoritaires dans les provinces kurdes sauf à Kirkouk (riche région pétrolifère que les troupes américaines n’ont toujours pas quittée et que les Kurdes revendiquaient pour leur Etat autonome) où la coalition d’Alaoui a réussi, à la surprise de tous, à les dépasser.

Les Etats-Unis, la Grande Bretagne (qui ont ouvertement soutenu la liste d’Alaoui), la France et l’ONU se sont empressés de saluer les résultats malgré les contestations des partis et des fractions de la population locale. L’Iran a, de son côté, déclaré qu’il soutenait l’unité et la sécurité irakiennes.

Cependant, avec des résultats si serrés (deux sièges de différence) et l’absence de majorité absolue, la partie n’est pas finie. Déjà, les deux principales coalitions essayent de rallier d'autres partis pour obtenir la majorité parlementaire et être ainsi habilitée à former le nouveau gouvernement irakien. Cette nouvelle phase de tractation risque de s’avérer longue et ardue et la formation du nouveau gouvernement pourra prendre des mois.

Un consensus semble cependant se dessiner au niveau des diverses volontés politiques sur la nécessité de préserver l’unité et la sécurité du pays et sur l’urgence de reconstruire le pays avec un Etat représentatif, des services publics fonctionnels, une économie prospère, fondée sur l’exploitation ses richesses en or noir.

 

Alors comment vont se manifester les luttes d’influence entre d’un côté, ceux qui revendiquent l’indépen-dance politique, économique et militaire du pays et appellent au départ des troupes américaines, et de l’autre, les Etats Unis qui n’ont pas dépensé plus de 700 milliards de dollars en 2003 pour prendre le contrôle de ce pays pour le laisser ensuite entre les mains de ses habitants, majoritairement chiites, libres de choisir leurs politiques et leurs alliances ?

Comment les Etats-Unis vont-ils œuvrer pour que ce pays reste sous leur contrôle, si retrait il y a selon leurs dires ? Par des ingérences politiques ? économiques ? sécuritaires ? financières ? Par le développement de la corruption ? des divisions inter-communautaires ? inter-confessionnelles ? des assassinats ciblés ? des attentats meurtriers qui n’ont d’ailleurs pas cessé avant, pendant et après les élections, que ce soit dans les régions au nord de Bagdad que dans les villes saintes de Najaf et de Karbala ?

L’Iraq serait-il devenu un échiquier politique où les pions reflètent les enjeux locaux, régionaux  et internationaux et où la partie finale n’a pas encore été jouée ?

www.lumieres-spirituelles.net     No12  - JamadîI  1431 – Avril-Mai 2010


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