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2025-06-25 | Readers 16 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Arnaud Desjardins (3) Entretien (1)


Arnaud Desjardins

(18-6-1925-10-8-2011 (à 86 ans)

(3) Entretien (1ère partie)

 

Arnaud Desjardins, est un français d’origine protestante, réalisateur de télévision avant de devenir, à la fin des années 50 au début des années 60, un enseignant spirituel, surtout connu pour ses écrits (et ses documentaires pour la télévision) sur les traditions spirituelles orientales. Voici, exceptionnellement, le début d’un entretien avec Arnaud Desjardins, effectué par une canadienne Colette Chabot pour une télévision et qui l’a ensuite publié dans un livre « A moitié Sage » aux Ed. Quebecor, sous le titre « La voie consiste beaucoup plus à perdre ce qu’on a en trop qu’à acquérir ce qu’on n’a pas ! », venant compléter les deux articles écrits sur lui.

 

C. Ch. : Vous êtes considéré comme un éveillé. J’aimerais que vous nous disiez ce que c’est que l’éveil, et que vous nous parliez de l’état dans lequel vous êtes en permanence.

Je sens une réelle transformation dans mon existence, c’est sûr, sinon ce serait absurde d’écrire les livres que j’écris ou de porter les témoignages que je porte. Si je n’avais pas eu personnellement la preuve que cette démarche, dite « spirituelle », peut conduire quelque part, je ne témoignerais pas. Ce que je ressens avant tout, c’est la gratitude pour tous ceux qui m’ont aidé et l’impression d’avoir trouvé ma place dans un certain monde, qu’on peut peut-être appeler, en effet, celui de la sagesse.

1-C’est d’abord l’impression de ne plus du tout être seul. Je pourrais vous répondre en fonction de ce que je vois de souffrance chez les uns et les autres. L’impression de la solitude est très cruelle pour la plupart des gens. Même si je me trouvais seul, physiquement seul, ou même dans un milieu qui m’est hostile – ce qui peut se produire –, je n’éprouverais pas cette souffrance liée à la solitude. C’est déjà un premier point : ne plus jamais se sentir seul.

2-Deuxième point, c’est une stabilité, ne plus avoir de moment de tristesse, de moment de désarroi, de moment de doute. Je peux dire, sincèrement, que depuis vingt ans je ne me suis jamais réveillé sans être en pleine forme, que je ne me suis jamais couché un peu triste. Il y a là quelque chose qui est maintenant stabilisé. Mais cela a pris du temps.

 

C. Ch. : En lisant vos livres, on peut se rendre compte, en effet, qu’à partir du moment où vous avez rencontré votre maître, il a fallu neuf ans d’effort. Pourtant, un travail intense avait été poursuivi pendant toutes les années qui ont précédé cette rencontre. Or, on a le sentiment que quelque chose d’unique (la « transformation ») s’est produit à un moment précis.

C’est vrai. Il y a eu une longue maturation. On peut aussi être plus ou moins doué ! Des problèmes psychologiques au niveau ordinaire, plus ou moins importants, des insatisfactions, des divisions, des refus intérieurs peuvent retarder ce moment. Cela a pris beaucoup de temps. Ma recherche a été conduite de plus en plus méthodiquement. À l’âge de 39 ans, je pratiquais le yoga et la méditation depuis 16 ans déjà. Je faisais des séjours en Inde. J’avais aussi été dans ce qu’on appelait les groupes Gurdjieff, juste après la mort de celui-ci.

Puis j’ai rencontré Swâmi Prajnânpad, un maître indien très peu connu du public. Il parlait parfaitement anglais, aussi ai-je pu avoir avec lui des entretiens approfondis, quand j’étais en Inde. À cette époque, la maturation s’est encore poursuivie dans l’existence, au cours des problèmes, des difficultés. J’ai eu une impression d’intensification de toute mon existence. Je m’insérais de plus en plus dans la vie sous tous ses aspects, mais avec une nouvelle compréhension. Avec, surtout, une certaine manière d’accepter complètement tout ce qui était l’aspect difficile, douloureux, défavorable, désagréable de l’existence.

Et puis un jour, ce maître m’a dit une simple parole alors que j’étais en face de lui. Je lui parlais une fois de plus de la différence entre « être et avoir », un thème qui me touchait beaucoup à l’époque. Il m’a alors dit : « Être, c’est être libre d’avoir ». C’est tout.

Au début, cette parole a fait lever en moi un refus immense : « Non !  jamais je ne lâcherai tout le monde de l’avoir ».

Et puis, soudainement, cela m’a paru évident ! Comme si ce qui s’était longuement préparé en moi ou ce que je recherchais, s’était tout d’un coup cristallisé.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai eu l’impression peu à peu de reprendre pied sur terre.

 

www.lumieres-spirituelles.net     No135 – Muharram-Safar 1447 – Juillet-Août 2025


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