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Poème sur le Prophète Muhammad(s)
Poème sur le Prophète Muhammad(s)
d'Alphonse de Lamartine
(1790- 1869)
Dans son Histoire de la Turquie, de 8 volumes, Alphonse de Lamartine(1) parle en premier lieu des Musulmans et de leur religion. Aussi y fait-il un portrait du Prophète Mohammed(s), élogieux sous certains égards qui ne manquent pas de perspicacité mais lapidant sous d’autres, lui(s) récusant tout simplement le statut de Messager de Dieu.
Pourquoi le reproduire dans la revue Lumières Spirituelles ? Cela pour deux et même trois raisons.
1-La première, pour rappeler, à une époque où blasphémer ou caricaturer le Prophète Mohammed(s) est devenu une chose « louable » au nom d’une soi-disant liberté d’expression, que cela n’est pas là une tradition de la culture européenne, chrétienne et française de surcroit, vis-à-vis des autres religions et notamment de l’Islam, même si elle ne partage pas leurs visions. Elle peut même faire l’éloge de certains aspects des autres religions et de leurs leaders, même si c’est pour mieux mettre en évidence la grandeur et la supériorité de leurs propres croyances !
2-La seconde, à cause du fait que ce texte a beaucoup été diffusé sur les réseaux sociaux mais en ne reproduisant que les aspects positifs. Rétablir le texte devenait une nécessité pour ne pas se faire des illusions sur la vision occidentale de l’Islam et du Prophète Mohammed(s) à la fin du XIXe siècle, époque des colonisations de territoires musulmans en toute impudence !
3-Et nous arrivons à la 3ème raison, qui est celle d’arriver à percevoir, à défaut de les comprendre, les obstacles qui ont empêché ces grands penseurs occidentaux à avoir une juste vision de l’Islam et du Prophète Mohammed(s), obstacles venant certes aussi d’eux-mêmes, de leur arrogance, de leur vision de « leur supériorité sur les autres civilisations ». Ou encore des difficultés de la compréhension du message du Prophète Issa(p) (Jésus).
Voici donc la reproduction des deux derniers chapitres du 1er tome de l’Histoire de la Turquie, consacré à la description du Prophète Mohammed(s).
XCIV
Telles furent la vie, la mission et la mort de Mahomet.
Jamais homme ne se proposa, volontairement ou involontairement, un but plus sublime, puisque ce but était surhumain: saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la Divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie.
Jamais homme n’entreprit, avec de si faibles moyens, une œuvre si démesurée aux forces humaines, puisqu’il n’a eu, dans la conception et dans l’exécution d’un si grand dessein, d’autre instrument que lui-même et d’autres auxiliaires d’une poignée de barbares dans un coin du désert.
Enfin jamais homme n’accomplit en moins de temps, une si immense et si durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècles après sa prédication, l’islamisme prêché et armé régnait sur les trois Arabies, conquérait à l’unité de Dieu la Perse, le Khorasan, la Transoxiane, l’Inde occidentale, la Syrie, l’Egypte, l’Ethiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs des îles de la Méditerranée, l’Espagne et une partie de la Gaule.
Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement, un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet ?
Les plus fameux n’ont remué que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé (quand ils ont fondé quelque chose) que des puissances matérielles écroulées souvent avant eux.
Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des autels, des dieux, des religions, des idées, des croyances, des âmes ; il a fondé sur un livre dont chaque lettre est devenue loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toute langue et de toute race, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immatériel.
Ce patriotisme, vengeur des profanations du ciel fut la vertu des enfants de Mahomet ; la conquête du tiers de la terre à son dogme fut son miracle, ou plutôt ce ne fut pas le miracle d’un homme, ce fut celui de la raison. L’idée de l'unité de Dieu, proclamée dans la lassitude des théogonies fabuleuses, avait en elle-même une telle vertu, qu’en faisant explosion sur ses lèvres elle incendia tous les vieux temples des idoles et alluma de ses lueurs, un tiers du monde.
XCV
Cet homme était-il un imposteur ?
Nous ne le pensons pas, après avoir étudié son histoire. L’imposture est l’hypocrisie de la conviction. L’hypocrisie n’a pas la puissance de la conviction, comme le mensonge, n’a jamais la puissance de la vérité.
Si la force de la projection est en mécanique, la mesure exacte de la force d’impulsion, l’action est de même en histoire la mesure de la force d’inspiration. Une pensée qui porte si haut, si loin et si longtemps, est une pensée bien forte ; pour être si forte, il faut qu’elle ait été bien sincère, et bien convaincue.
L’inspiration intérieure de Mahomet fut sa seule imposture. Il y avait deux hommes en lui, l’inspiré de la raison et le visionnaire de l’extase. Les inspirations du philosophe furent aidées à son insu par les visions du malade. Ses songes, ses délires, ses évanouissements pendant lesquels son imagination traversait le ciel et conversait avec des êtres imaginaires, lui faisaient à lui-même les illusions qu’il faisait aux autres. La crédulité arabe inventa le reste.
Mais sa vie, son recueillement, ses blasphèmes héroïques contre les superstitions de son pays, son audace à affronter les fureurs des idolâtres, sa constance à les supporter quinze ans à la Mecque, son acceptation de scandale public et presque, de victime parmi ses compatriotes, sa fuite enfin [l’hégire], sa prédication incessante, ses guerres inégales, sa confiance dans les succès, sa sécurité surhumaine dans les revers, sa longanimité dans la victoire, son ambition toute d’idée, nullement d’empire, sa prière sans fin, sa conversation mystique avec Dieu, sa mort et son triomphe après le tombeau attestent plus qu’une imposture, une conviction. Ce fut cette conviction qui lui donna la puissance de restaurer un dogme. Ce dogme était double, l’unité de Dieu et l’immatérialité de Dieu ; l’un disant ce que Dieu est, l’autre disant ce qu’il n’est pas ; l’un, renversant avec le sabre des dieux mensonges, l’autre, inaugurant avec la parole une idée !
Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet !
À toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ?
Il n’y a de plus grand que celui qui, en proclamant avant lui le même dogme, avait promulgué en même temps une morale plus pure, qui n’avait pas tiré l’épée pour aider la parole, seul glaive de l’esprit, qui avait donné son sang au lieu de répandre celui de ses frères, et qui avait été martyr au lieu d’être conquérant. Mais celui-là, les hommes l’ont jugé trop grand pour être mesuré à la mesure des hommes, et si sa nature humaine et sa doctrine l’ont fait prophète, même par les incrédules, sa vertu et son sacrifice l’ont fait Dieu ! »
Achevant ainsi son premier livre.
Alphonse de Lamartine, Histoire de la Turquie,
Tome 1, Librairie du Constitutionnel, Paris, 1854-1855, p. 276 à 281
(1)Alphonse de Lamartine (1790-1869) était une des grandes figures du romantisme en France, à la fois poète, romancier, dramaturge, historien en même temps que personnalité politique qui participa à la révolution de 1848 et proclama la Deuxième République. Il était croyant, disant chercher Dieu « de toute son âme et aussi avec toute sa tête ». Cependant son voyage en Orient (7/1832-9/1833), notamment en Turquie et au Liban, le confortera dans sa croyance en la supériorité de la religion chrétienne sur celle musulmane et de celle de Jésus (considéré par lui comme Dieu) sur le Prophète Mohammed(s).
www.lumieres-spirituelles.net No124 – Rabî‘ I & II 1445 – Sept.Octobre.Nov. 2023
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- Dja Tchekhawa Yéshé Dordjé (1101-1175)
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- 1-Histoire du Bouddhisme en Birmanie
- 2-Le Bouddhisme Theravada
- 3-La pratique du bouddhisme en Birmanie à l’heure actuelle
- 4-L’apparition d’un mouvement extrémiste bouddhiste en Birmanie
- Raoni Metuktire ( 1930-)
- Moïse Maïmonide (1135 ou 38-1204)
1434 (2012-2013)
- Tsongkhapa (1357 – 1419)
- Pierre de Bérulle (1575-1629)
- Eihei Dôgen (1200 – 1253)
- Khandro Rinpoché (1967 – ….)
- Gampopa et Dusoum Khyenpa
- Hildegarde de Bingen (1098-1179)
- Thubten Ngodup (1957-2…)
- Mencius (~ -380 – -289 avJC)
- Gurû Nânak Dev (1469-1539)
- Antoine (251-356)
- Cordovero Moïse (1522-1570)
- Jiddu Krishnamurti (1895-1986)
1433 (2011-2012)
- François d’Assise (1182-1226)
- Marpa et son disciple Milarepa (-1012 – 1097) et (-1052 – 1135)
- William Miller (1782-1849)
- Max Beauvoir « prêtre vaudou » haïtien
- Le rabbin Simon Bar Yohaï (IIe siècle apJC)
- Rulman Merswin et Les « Amis de Dieu » (1307-1382)
- Bodhidharma (440 – 536)
- Khön Köntchok Gyalpo (1034 – 1102)
- Shankara (788-820)
- Thérèse d’Avila (1515-1582)
- Zhâng Jué (140-184)
- Benoît Boulet « prêtre-guérisseur » Kanak
1432 (2010-2011)
- Rabbin Israël ben Eliezer (25/8/1698-22/5/1760)
- Le Pardon des Sept Saints Dormants d’Éphèse
- Augustin d’Hippone (354-430)
- John Wesley (1703-1791)
- Padmasambhava (VIIIe siècle)
- Yajnavalkya (-630 – -585)
- Tchouang-tseu ou Zhuangzi (-IVe siècle)
- Joachim de Flore (1130-1202)
- Qui étaient ces « incroyants avant eux » dont ils imitaient les paroles ?
- Mahavira (-599 – -527)
- Shâkyamuni (-1061 – -949) ou (-566 – -486)
- Guillermo Arévalo Valera le « Chaman Shipibo »
1431 (2009-2010)
- Zhang Daoling (34-156)
- Thich Nhat Hanh (1926- )
- Jacob Boehme (~1575 - ~1624)
- Hehaka Sapa (Elan Noir) (1863-1950)
- Les Védas
- Siddhârtha Gautama - Bouddha (-624/-544)
- St Thomas d’Aquin (1225-1274)
- Confucius (-551/-479)
- Ignace de Loyola (1491-1556)
- Lao Tseu ou Laozi
- Charles de Foucault (1858-1916)
- Kûkai Kôbô-Daïshi (774-835apJC)