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2021-12-02 | Readers 1196 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Bouddha un Messager ? (1)


Bouddhaun Messager ?(1)

 

Dieu (qu’Il soit Glorifié) dit dans Son noble Livre : {Pour chaque nation, un Messager.}(47/10 Yûnus) et {Il ne t’est dit que ce qui a été dit aux Messagers avant toi.}(43/41 Fussilat). Et d’autres versets dans ce sens montrent qu’il n’est pas impossible que le Bouddha(1) évoqué dans le Bouddhisme ait été un Messager inspiré par Dieu, porteur d’un message destiné à devenir le fondement d’une communauté religieuse mondiale, non explicitement mentionné dans la Révélation islamique.

C’est cette hypothèse qu’avance Reza Shah-Kazeni dans un § de son livre « Islam et Bouddhisme un fond commun » sous le titre « Le Bouddha comme Envoyé »(2) et que nous reproduisons en partie ci-dessous.

« Une des épithètes par laquelle le Bouddha se décrit lui-même est Tathâgatâ (ce qui signifie celui qui est « ainsi venu » et également « ainsi allé »).

Dans leur traduction – qui fait autorité – d’une des compilations scripturaires majeures du Canon Pâli, le Majjhima Nikâya (« Les Moyens Discours du Bouddha »), Bhikku Nanamoli et Bikkhu Bodhi expliquent la double signification comme suit : « Les commentateurs pâli expliquent le terme comme signifiant « ainsi venu » (Tathâ âgatâ) et « ainsi allé » (Tathâ gatâ), c’est-à-dire celui qui vient parmi nous porteur du message d’immortalité où il est allé par sa propre pratique de la voie. »

Il vaut la peine de citer plus longuement cette description de la fonction de Bouddha, dès lors qu’elle renforce l’argument présenté plus haut que le Bouddha est en fait un des Envoyés dépêchés par Dieu à l’humanité :

« Il n’est pas seulement un sage avisé ou un moraliste bienveillant, mais le dernier dans la lignée des Pleinement Illuminés(3), chacun d’eux apparaissant séparément dans un âge d’obscurité spirituelle, révélant les vérités les plus profondes sur la nature de l’existence, et dispensant un enseignement(sâsana) grâce auquel la voie de la délivrance devient de nouveau accessible au monde. »

 

L’essence de cet enseignement provient de l’Illumination du Bouddha, désignée par le nom Nibbâna (Nirvâna en sanscrit), et aussi Dhamma (Dharma en sanscrit). Ce Nibbâna est décrit dans les termes suivants, dans les Moyens Discours (26 :18), chacun d’eux étant juxtaposé à son opposé, comme autant de formes d’asservissement dont le Bouddha a affirmé qu’il avait cherché – et trouvé – la délivrance :

 La suprême sécurité non-née contre l’asservissement

 La suprême sécurité exempte de vieillesse contre l’asservissement

 La suprême sécurité inaltérable contre l’asservissement

 La suprême sécurité immortelle contre l’asservissement

 La suprême sécurité exempte de chagrin contre l’asservissement

 La suprême sécurité incorruptible contre l’asservissement.(4)

Le Bouddha poursuit en décrivant cette illumination sous le rapport du Dhamma (ce terme peut se traduire par des termes tels que ‘loi’, ‘voie’ et ‘norme’ d’une part et ‘vérité ultime’ et ‘réalité’ de l’autre). C’est ainsi que l’illumination et la voie vers l’illumination sont virtuellement synonymes. Le Bouddha décrit ensuite le Dhamma comme « profond, difficile à voir et difficile à comprendre, paisible et sublime, inaccessible par le simple raisonnement, subtil, devant être l’objet d’expérience du sage ». L’essence de l’illumination reste donc incommunicable. (…) Selon le Sûtra du Diamant « La vérité est insaisissable et inexprimable. »(5) Ainsi, seuls les moyens par lesquels l’illumination peut être atteinte sont communicables. »(6)

 

Et dans le § suivant intitulé : « La révélation vient-elle d’En haut ou de l’intérieur ? »

« « Avec l’œil divin, purifié, supra-humain » : cet énoncé (…) est une des clefs pour comprendre le message du Bouddha et sa dialectique. L’accent sur l’aspect humain de son illumination a beau être important, il ressort clairement de cette seule citation [et d’autres semblables] que c’est seulement un élément dépassant l’humain et le relatif qui peut donner lieu aux perceptions transcendantes et aux réalités spirituelles qui constituent le message du Bouddha.

Autrement dit, cet énoncé nous fournit un net indice, de la source transcendante de la vision dont le Bouddha jouissait, même si dans la perspective bouddhique on refuse de nommer cette source transcendante. »(7)

 

Il n’est pas impossible que le Bouddha fut un « Envoyé de Dieu » – aussi grande que soit la réticence des Bouddhistes eux-mêmes – dont le message aurait été détourné par la suite.

(1)cf.L.S.No13 p23. (2)« Islam et Bouddhisme un fond commun » aux Ed. Les deux Océans, Paris 2010 p48. –  (3)[ou des « Pleinement Eveillés »]. – (4)cf. Les Moyens Discours.. (26 :18) pp259-260. – (5)tiré de la Sûtra du Diamant. –  (6)« Islam et Bouddhisme un fond commun » pp48-50. – (7)idem p56.

www.lumieres-spirituelles.net     No113  -Jumâdî 1 & 2 1443 – Décembre-Janvier 2022


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