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2021-12-02 | Readers 1315 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate al-Kâfirûna (109) (2)


Sourate al-Kâfirûna (109) (2)

-Les Incroyants-  سورة الكَافرون

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

Par le Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

قُلْيَا أَيُّهَا الْكَافِرُونَ (1)

Dis : Ô vous les incroyants !

لَاأَعْبُدُ مَا تَعْبُدُونَ (2)

2. Je n'adore pas ce que vous adorez.

وَلَا أَنتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ (3)

3. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore.

وَلَاأَنَا عَابِدٌ مَّا عَبَدتُّمْ (4)

4. Je ne suis pas adorateur de ce que vous avez adoré.

وَلَا أَنتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ (5)

5. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore.

لَكُمْدِينُكُمْ وَلِيَ دِينِ (6)

6. A vous votre religion, et à moi ma religion.


Reprise de la sourate en nous aidant de l’interprétation de cette sourate par s. TabâTabâ’i dans son « Tafsîr al-Mîzan », sh. Makârem Shîrâzî dans son « Amthal », sh. Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm », d. Mahmoud Bostani dans son « Tafsîr al-binâ’î lil-Qorân al-karîm », sh. al-Hawîzî dans son « Tafsîr Nûr ath-Thaqalayn ».

1-Pourquoi Dieu (qu’Il soit Glorifié) s’adresse-t-Il aux incroyants par l’intermédiaire de Son Prophète(s) et non pas directement à eux (en référence au 1er mot de la sourate {Qul}) ?

En voyant le contenu de la sourate, il est difficile que le propos tel formulé [où il s’agit de croyances, d’actes d’adoration et de programme que les créatures se déterminent durant leur vie sur terre] revienne à Dieu de cette façon. Par contre, pas de problème à ce que ce soit Son Messager(s) (une créature comme les autres), qui transmette Son Message (révélé par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel(p)). De plus, Sa transmission en tout intégrité, sans aucune transformation, ni omission, était assurée (cf. 15/10 Yûnus).

2-Dieu somme-t-Il Son Messager(s) de parler à tous les incroyants ou à certains en particulier ?

Pour la majorité des savants, il s’agit d’une partie d’entre eux, et cela en s’appuyant sur un propos rapporté de l’Imam as-Sâdeq(p) à propos des circonstances de la révélation de cette sourate : un groupe de gens de Quraysh (al-Hârith bn Qays as-Sahamî, al-‘Âsî bn (Abû) Wâ’il, al-Walîd bn al-Mughîrat, Omayyah bn Khalaf, al-Aswad bn al-Muttaleb) se seraient rendus chez le Prophète Mohammed(s) pour lui proposer de suivre leur religion pendant un an et eux suivraient sa religion pendant un an et ainsi de suite. Le Prophète Mohammed(s) ne pouvait pas accepter cela, même au nom de la préservation de l’unité. C’est alors que lui(s) fut révélée cette sourate qu’il(s) récita devant tout le monde. Certains se soumirent et devinrent musulmans, d’autres refusèrent et se mirent à faire du mal au Prophète(s) ainsi qu’à ses compagnons.(1)

3-Est-ce que les incroyants, les adorateurs des idoles (asnâm) niaient l’existence de Dieu ?

Pas obligatoirement. Ces versets portent plus sur le fait de se soumettre, d’adorer, sur les actes d’adoration que les croyances elles-mêmes. Certains des associationnistes ne niaient pas l’existence de Dieu comme Créateur de ce monde, mais ils voyaient l’adoration des idoles comme des « intermédiaires » auxquels ils se soumettaient, non pas parce qu’ils se voyaient indignes d’adorer Dieu mais en tant qu’il leur paraissait nécessaire de passer par des choses (statues ou autres) matérielles. Ce que le Coran récuse plus d’une fois dans le noble Coran.

4-Pourquoi le dernier verset emploie-t-il le mot (ad-dîn) (religion) ?

La sourate a d’abord mis l’accent sur la différence de l’objet d’adoration (Dieu ou autres). Le dernier verset met plutôt l’accent sur le refus de toute ressemblance dans la façon d’adorer, le programme, la méthode, le système, le mot (ad-Dîn) étant plus général que les actes d’adoration.(2)

Le contexte, le style (l’emploi de la particule de possession à valeur de spécificité) et le langage du verset confirment qu’il y a un refus catégorique de toute forme d’associationnisme, une impossibilité de concilier l’adoration de Dieu Un, Unique et celle d’autres choses que Lui. Le Messager de Dieu(s) et l’ensemble des nobles Prophètes(p) ont placé la lutte contre l’associationnisme à la tête de leurs actes dans la voie de Dieu. La confrontation avec les autres versets du Coran le confirme.(3)

5-Pourquoi la répétition des versets ?

Pour y répondre, il nous faut entrer dans le détail des versets de cette sourate.

Le 2e verset emploie la forme verbale de (‘abada) au temps inaccompli (mudâri‘ marfû‘), souvent traduit par le présent, alors que le 4e verset le cite au temps accompli (dî), souvent traduit par un temps du passé (passé composé ou imparfait).

Par contre les versets 3, 4 et 5, citent une forme nominale dérivée de ce même verbe, le nom agent ou participe présent (‘âbid) qui caractérise la personnalité du sujet : adorateur ou adorant. Ce mot peut avoir une connotation passée (il faut avoir adoré au moins une fois pour pouvoir recevoir cette qualification).

Si tous les savants sont d’accord pour dire que la répétition a, en général, une valeur de limitation, d’insistance, de confirmation de l’importance du sujet, leurs points de vue divergent cependant sur la signification précise de cette répétition, et cela à partir d’une appréciation différente des petites nuances introduites dans ces versets ainsi que des petits mots (comme () et ()).

a)Certains disent que cette répétition est pour confirmer et jeter le désespoir dans le cœur des associationnistes, en distinguant bien clairement la voie de l’Islam de celle des associationnistes et en faisant bien ancrer l’idée qu’il est impossible de concilier l’Unicité et l’associationnisme. Cette répétition était nécessaire face à l’insistance de ces associationnistes évoqués dans le propos rapporté de l’Imam as-Sadeq(p)(1).  Sa réponse reste et restera toujours la même. [Pas de possibilité d’illusion de récupération de la religion de Dieu par les associationnistes comme vont essayer de le faire les Omeyyades par la suite.]

b)D’autres renvoient cette répétition à deux moments différents, les versets 2 & 3 renvoyant à un état présent et les versets 4 et 5 à un temps futur, la négation ()(4) étant tantôt considérée comme une négation dans le temps présent et tantôt dans le futur (dans le sens que ces incroyants/associationnistes seront empêchés d’entrer dans la Religion de l’Unicité, du fait de leurs péchés). Mais aucun indice n’indique cela.

c)D’autres (comme le commentateur ar-Râzî) renvoient cette répétition à deux objets (ou contenus) différents, les versets 2 & 3 renvoyant à l’objet d’adoration (Dieu ou autres), les versets 4 & 5 renvoyant à l’adoration même, aux actes d’adoration. Dans ce cas, le ()(5) aurait un sens de pronom relatif (ce que) dans les v.2 & 3, et un sens « masdarî » (comme, de la façon) dans les v. 4 & 5 (adorer Dieu comme Dieu l’a légiféré ou comme des êtres humains l’ont inventé par ignorance, mensonge ou ruse).

[Si c’est le cas, pourquoi le 6e verset avec l’emploi du mot (ad-dîn) qui est plus global ?]

d)D’autres renvoient cette répétition à deux moments différents, le 2e verset renvoyant au présent et le 4e verset au passé. Cette hypothèse n’est pas écartée par sh. Nasr Makârem Shîrâzî dans son Tafsîr, d’autant que le mot (‘âbid) a aussi un sens passé. Cependant, cela ne résout pas le problème de la répétition mot pour mot des versets 3 et 5 (sauf si on adopte la 1ère hypothèse).

[Mais en même temps, pourquoi réduire le verset au temps du Prophète(s) ? Cette sourate n’a-t-elle pas un sens plus large dont on doit tirer profit, quels que soient le lieu et/ou le moment ? N-y a-t-il pas auprès de Dieu, qu’une seule religion celle de l’Islam, épurée de toute forme d’associationnisme ?(6)]

(1)cf. le propos de l’Imam as-Sâdeq(p) rapporté par Abû Shakir tiré du Tafsîr d’Ali bn Ibrahim, vol2 p445, cité dans Tafsîr d’al-Qummî et repris par S. TabâTabâ’i et d’autres dans leur Tafsîr du Coran.

(2)cf. l’explication de ce mot (ad-dîn) in L.S. No108

(3){Nous t'avons fait descendre le Livre en Vérité. Alors adore Dieu en Lui vouant un culte pur.(*) N’est-ce pas à Dieu la religion pure ? Et ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui [disant :] Nous ne les adorons que pour qu'ils nous rapprochent davantage de Dieu. En vérité, Dieu jugera parmi eux sur ce en quoi ils divergent. Certes Dieu ne guide pas celui qui est menteur et grand ingrat.}(2-3/39 az-Zumar)

{إِنَّا أَنزَلْنَا إِلَيْكَ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ فَاعْبُدِ اللَّهَ مُخْلِصًا لَّهُ الدِّينَ (*) أَلَا لِلَّهِ الدِّينُ الْخَالِصُ وَالَّذِينَ اتَّخَذُوا مِن دُونِهِ أَوْلِيَاء مَا نَعْبُدُهُمْ إِلَّا لِيُقَرِّبُونَا إِلَى اللَّهِ زُلْفَى إِنَّ اللَّهَ يَحْكُمُ بَيْنَهُمْ فِي مَا هُمْ فِيهِ يَخْتَلِفُونَ إِنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي مَنْ هُوَ كَاذِبٌ كَفَّارٌ}

(4)la particule () suivie d’un verbe au (mudâri‘ marfû‘) (comme ici) indique surtout une négation dans le présent. D’habitude c’est plutôt la négation (lan) suivi d’un verbe au (mudâri‘ mansûb qui est utilisée pour une négation dans le futur. La particule () suivie d’un nom (ou d’un pronom personnel comme ici) indique la négation absolue du nom.

(5)la particule () comme pronom relatif (ce que) est surtout utilisé pour les choses mais il peut aussi être utilisé pour les êtres doués de raison. Elle peut être considérée comme (masdarîyyah) dans le sens de la façon (comme, de façon que).

(6){Certes la Religion auprès de Dieu est l’Islâm.}(19/3 Ale ‘Imrân). {إِنَّ الدِّينَ عِندَ اللّهِ الإِسْلاَمُ}  

www.lumieres-spirituelles.net     No113  - Jumâdî 1 & 2 1443 – Décembre-Janvier 2022


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