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Sa boussole était ... la Palestine (occupée) !
L E JOUR d’«AL-QUDS» No109
Sa boussoleétait ... la Palestine(occupée) !
En l’honneur de la commémoration du « Jour d’al-Quds », le dernier vendredi du mois de Ramadan, proclamé par l’imam al-Khomeynî(qs) dès le début de la victoire de la Révolution Islamique en Iran, voici le témoignage d’un militant arabe qui avait pris pour boussole de sa vie la Palestine (occupée) et sa libération, Anis Naccache qui vient de nous quitter, victime du coronavirus ! Dans un Occident en perte de valeurs et de doctrine, gangrené dans de faux débats alimentés par ceux qui ne veulent pas que la vérité apparaisse, il fut présenté comme un « terroriste » alors qu’il était l’expression de cette génération généreuse, courageuse, intègre, sensible, révoltée contre l’injustice, pleine de fougue dans la défense des peuples opprimés et dans la destruction de ces barrières confessionnelles, nationalistes, ethniques, créées en Asie occidentale par le monde occidental, avide des richesses de ce monde aux dépens de ses peuples.
Anis Naccache, originaire d’une famille notable libanaise sunnite de la ville de Beyrouth, vit le jour (en 1951) peu de temps après l’afflux des réfugiés palestiniens, terrorisés, défaits, chassés de leur terre, après la déroute des armées arabes en 1948, par des colons venus d’Occident et soutenus par ce dernier.
Aussi, la défaite des armées arabes lors de la guerre de juin 1967, provoquant de nouvelles vagues de réfugiés, fut-elle un choc pour lui alors adolescent. Le raid israélien contre l’aéroport de Beyrouth la nuit du 28-29/12/1969 détruisant 14 avions de ligne ne fit que l’amplifier.
Aussi, comme beaucoup de jeunes Libanais de sa génération (toute confession confondue), il s’engagea, avec courage et détermination, dans les rangs de la Résistance palestinienne qui, chassée de la Jordanie après le septembre noir de 1970, s’était installée au Liban – non sans bouleverser l’« équilibre » confessionnel imposé par la France au Liban (qu’elle avait séparé de la Syrie) en faveur de la communauté chrétienne.
C’est en son sein qu’il combattit l’entité sioniste pendant la guerre d’octobre 1973. Il connut bien alors cette Résistance palestinienne, de l’intérieur, y établissant des liens qu’il essaya de sauvegarder envers et contre tout, tout au long de sa vie.
Quand la guerre civile éclata en 1975 au Liban, fomentée par le camp impérialo-sioniste avec l’appui des Phalanges locales, pour contrer le renforcement du camp nationaliste libanais et palestinien, il se battit contre, préférant tourner les fusils contre leur réel ennemi, l’entité sioniste, se mariant même avec une chrétienne du sud du Liban.
Sa participation à la prise d’otages de l’OPEP, à son siège à Vienne fin 1975 ? Le reflet, sans doute, de cet espoir (ou illusion) alimenté par les mouvements anti-impérialistes internationalistes, mondialistes d’alors, de croire qu’en attirant l’attention de l’opinion publique des pays occidentaux sur une injustice que leurs régimes étaient en train de commettre à l’encontre du peuple palestinien et de toute la nation arabe en vue de piller son pétrole – sous le couvert fallacieux de réparer une injustice commise par l’Occident en Occident – cela suffirait pour remettre en question la politique de ces régimes et mettre fin à cette injustice.. C’était aussi un appel pour tous les peuples de la nation arabe à se mobiliser contre l’entité sioniste.
Puis ce fut la première invasion israélienne du Liban (14-21/3/1978), qui avait été précédée par des massacres opérés dans les villages frontaliers et qui fut suivie par une occupation directe pendant trois mois et indirecte par l’intermédiaire d’une milice chrétienne (celle de Saad Haddad) placée sous sa solde.
La vaillance de la jeunesse libanaise et sa détermination à défendre sa terre, menant des opérations au cœur même de la Palestine occupée, l’encouragèrent à créer les premières cellules militaires au sud du Liban, échappant aux rapports de force et pressions imposés à la Résistance palestinienne via l’OLP et les pétrodollars.
Cependant, un autre évènement allait être déterminant pour son avenir, dans ce climat de reddition des régimes arabes : le début de la révolution en Iran contre le Shah. Et ce qui attira particulièrement son attention fut cette permission décrétée par l’Ayatollah al- Khomeynî(qs), alors en exil, de verser le Khoms à la Résistance palestinienne.
Puis, la victoire de la Révolution Islamique menée par l’imam al-Khomeynî(qs)vint contrebalancer la capitulation de l’Egypte (avec la visite-trahison de son président Sadate en Palestine occupée le 19/11/1977, les accords du camp David du 17/9/1978 et la signature d’un Traité de « paix » avec l’entité sioniste le 29/3/1979).
Aussi, dépassant les préjugés religieux, nationalistes et ethniques, il s’enquit auprès de cette révolution naissante, la soutint et fut exalté par cette 1èreinitiative prise par l’imam(qs), 10 jours après la victoire de la Révolution Islamique en Iran, de remettre au représentant des Palestiniens, Yasser Arafat (qu’il accompagna alors en Iran) l’ambassade de l’entité sioniste le 12/2/1979.
Cette initiative fut suivie par une autre qui était de proclamer le dernier vendredi du mois de Ramadan « Jour d’al-Quds » associant les Musulmans du monde entier à cette nécessaire libération de Jérusalem de l’occupant sioniste.
Il devint alors convaincu de la nécessité de protéger et de défendre cette révolution naissante en vue de réaliser la libération de la Palestine et d’établir la paix et la justice dans la région.
Aussi, fonça-t-il tête baissée et participa-t-il, le 18/7/1980, à la tentative d’assassinat du dernier Premier Ministre du Shah, Chapour Bakhtiar à Paris, pour venger le sang des martyrs, hommes, femmes et enfants, et l’empêcher d’organiser une opposition armée contre la Révolution Islamique Iranienne à l’extérieur, avec l’appui de l’Occident. Une façon aussi de proclamer ouvertement à tous ceux sensibilisés à la cause palestinienne que la route d’al-Quds passait par Téhéran et non pas par ces régimes arabes inféodés à l’Occident, corrompus par les pétrodollars.
Les dix ans de prison passés en France pour avoir alors abattu un policier français lors de la fusillade qui suivit l’attentat, l’éloignèrent certes de la scène politique et militaire durant les tristes évènements 1-de la guerre imposée à l’Iran, menée par l’Irak de Saddam Hussein, poussée et soutenue par l’Occident dont la France (22/9/1980-20/8/1988), cherchant à entrainer la nation arabe, Palestiniens compris, dans cette guerre contre l’Iran.. (projet d’ailleurs toujours à l’ordre du jour sous d’autres formes), 2-l’invasion israélienne du Liban en juin 1982.
Mais, ils lui permirent d’approfondir ses connaissances dans tous les domaines et de faire le point au niveau de ses croyances et de sa quête de vérité. Ainsi, il put découvrir la profondeur de grands philosophes et gnostiques musulmans comme Ibn Arabi et Sadr Mutalihîn (à l’instar d’Henry Corbin) et celle de l’imam al-Khomeynî(qs).
Libéré le 27/7/1990, avec ses compagnons, à la faveur d’une grâce présidentielle, dans le cadre de négociations avec l’Iran, c’est un Anis convaincu de la justesse de la cause palestinienne et de la nécessité d’éradiquer cette tumeur cancéreuse de la région, armé de la foi et de la confiance inébranlables en Dieu, fondées sur la réflexion et le savoir – et non pas sur l’ignorance comme le font les grandes puissances occidentales avec ces groupes armés terroristes-takfiris d’al-Qaïda, Daesh et compagnie qu’elles ont créés – qui sortit de prison.
Il devint un ambassadeur, un écrivain, un chercheur infatigable, passant son temps, avec une énergie inépuisable, à dénoncer les injustices commises contre le peuple palestinien, l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Yémen, à briser les barrières nationalistes, ethniques, confessionnelles, à convaincre les uns et les autres et à établir des ponts indestructibles, moraux, politiques, militaires, économiques – malgré toutes les tentatives occidentales (et de leurs alliés) de fomenter des complots, des divisions, des assassinats, de tendre des pièges dans lesquels certaines parties ont malheureusement pu tomber.
Anis Naccache représentait la générosité, le courage, la sincérité, la fidélité. Il a grandi dans une époque traversée par des courants révolutionnaires anti-impérialistes, anti-colonialistes, à la recherche de la Vérité, contre l’injustice. Grâce à sa boussole orientée sur la Palestine, il trouva la juste voie et resta mobilisé jusqu’à sa mort contre toutes les formes de domination injuste de l’Occident et de ses alliés, malgré tous les obstacles rencontrés. Il était un pont vivant entre toutes les confessions religieuses, franchissant les frontières politiques, ethniques, nationalistes, en faveur de la libération de la Palestine (véritable boussole pour toute l’humanité) avec une foi, une confiance, une connaissance et une certitude inébranlables.
Le 22/2/2021, Dieu (qu’Il soit Glorifié) l’appela à Lui, succombant aux assauts du coronavirus. Que Dieu l’élève auprès de Lui d’une station élevée.
www.lumieres-spirituelles.net N°109 - Ramadân-Shawwâl 1442 - Avril-Mai-Juin 2021
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