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  3. Le Coran
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2020-08-16 | Readers 1678 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

’Ashûrâ’ – Altérations et responsabilités


 ACHOURA Altérations et responsabilités

Murtada Mutahharî

Trad. Shahrazed Gueham

Ed.Booky – Madagascar 2019

Ce présent ouvrage regroupe quatre sermons(1) prononcés en persan par le martyr Mutahharî(qs)(2), lors du mois de Muharram 1389 H (mars 1969) à la Hussayniyya Irshâd à Téhéran (Iran). Latraduction en langue française a été faite à partir de la langue d’origine du texte et des sermons.  Ces quatre sermons constituent les quatre chapitres de ce livre.

ÆAprès une brève présentation de la vie de shahîd Mutahharî, complétée à la fin du livre par des hommages rendus par l’imam al-Khomeynî(qs) à celui qu’il(qs) considérait comme son « fils spirituel », shahîd Mutahharî donne, dans le 1er chapitre (pp17-58), la définition de l’altération. Puis il cite trois formes qu’elle peut prendre concernant les évènements de Karbalâ’ : 1-l’altération textuelle ou verbale (c’est-à-dire changement d’un mot, d’une phrase) ; 2-celle du sens (en interprétant les mots dans le sens contraire des intentions et des objectifs de l’auteur) ; 3-celle du sujet (en modifiant ce que faisaient les personnes illustres ou ce qui s’était passé comme évènements majeurs).

Suivent des exemples de ces altérations concernant la tragédie de Karbalâ’ comme dire que l’Imam al-Hussein(p) voulait marier al-Qâsem avec l’une de ses filles à Karbalâ’.

Shahîd Mutahharî s’étonne de ces altérations alors qu’il existe de nombreux récits rapportés par des historiens musulmans de confiance du 1er et 2e siècles hégiriens (avec leurs chaînes de transmetteurs), qui mettent en valeur la grandeur de l’Imam al-Hussein(p) et de ses compagnons ainsi que la gravité de cet évènement. Pourquoi en inventer d’autres ?

ÆLe 2e chapitre (pp59-96) aborde les facteurs ou les causes de ces altérations et shahîd Mutahharî(qs) en cite plusieurs. Il y a bien sûr, en premier lieu, les desseins des ennemis (toujours d’actualité, au niveau de la propagande et des médias) d’un côté et de l’autre, le penchant de l’homme à inventer des légendes, à exagérer les faits dans leur transmission. Mais, shahîd Mutahharî cite, de façon spécifique, celle de détourner [sans doute par ignorance] la philosophie fondamentale de ‘Ashûrâ’ – qui est le refus de l’injustice et de l’humiliation – vers une cérémonie de condoléances présentées au Prophète Mohammed(s) ou s. Zahrâ’(p) ou vers autre chose, sous le prétexte que « la fin justifie les moyens ». Le tout est illustré d’exemples tirés de livres rapportant des majlis.

ÆLe 3e chapitre (pp97-132) revient sur la question des altérations au niveau du sens. Shahîd Mutahharî rappelle d’abord les trois conditions fondamentales de la Révolution de l’Imam al-Hussein(p) : 1-avoir des objectifs généraux, pour Dieu, comme réformer la nation de son père, le Prophète Mohammed(s) ; 2-être menée avec clairvoyance et perspicacité ; 3-être unique en son genre. Puis, il(qs) cite des altérations qui ont pu être apportées, comme dire que « l’Imam al-Hussein(p) a été tué pour expier les péchés de la Umma », ou « qu’il(p) a reçu un ordre particulier de Dieu ne concernant que lui(p) », ou encore « qu’il(p) a été tué en pauvre victime innocente par des malfaiteurs ».

ÆLe 4e chapitre (pp133-163) aborde la question de la responsabilité face à ces altérations, qui revient, selon shahîd Mutahharî(qs), aussi bien aux savants qu’à la masse des gens, car de telles altérations représentent un danger qui est, ni plus ni moins, la déformation du Message de l’Islam. Aussi, met-il en garde les organisateurs de majlis contre deux faiblesses, celles de désirer que la foule soit nombreuse et qu’elle soit secouée par des sanglots et lamentations.

Enfin, il conclut cette série de sermons en rappelant qu’il est du devoir des savants de dire et de dévoiler les vérités, même si elles ne plaisent pas à la masse des gens.

Livre très important à lire aussi bien pour ceux qui organisent des majlis que pour ceux qui les écoutent(3).

(1)Ces sermons ont été retranscrits et publiés au 2e chapitre du 1er volume du livre« Hamâseh Houssayniyyeh », ouvrage rassem-blant des paroles et œuvres de Shahîd Mutahharî(qs), publiée par Majmu‘eh Athâr Shahîd Mutahharî, sept. 2006-Téhéran-Iran

(2)Shahîd Mutaharri (3/2/1920-1/5/1979). Dès l’âge de 12 ans il commença ses études religieuses à la Haouzah de Mashhad, puis les poursuivit à Qom à partir de 1936. En 1953, il décida de s’installer à Téhéran, au service de l’imam al-Khomeynî(qs). En 1967, il y fonda la Hussayniyya Irshad. Assassiné le 1er mai 1979, après la victoire de la Révolution Islamique en Iran, il fut enterré dans le sanctuaire de s. Fâtimah al-Ma‘sûma(p).

(3)Ce livre est téléchargeable sur le site https://Houssayn.fr/download/25553/

www.lumieres-spirituelles.net     No105  - Moharram-Safar  1442 – Août-Septembre-Octobre 2020

Citations* de ACHOURA Altérations et responsabilités

†« Dans la langue arabe, le mot « taḥrîf » tient son origine de la racine « ḥa-ra-fa » qui signifie « dévier une chose de sa direction ou de son état initial ». En d’autres termes, le taḥrîf est une forme de changement ou de modification.

Cependant, le terme taḥrîf ne consiste pas seulement à changer ou à modifier, mais implique aussi d’autres formes : dans le cas où, par exemple, une phrase, une lettre, un poème ou une expression a été modifié et que le sens n’est plus celui qui a été donné à l’origine, il est alors dit qu’un processus d’altération a été entrepris. »(p17)

†« Quoique succinct, ce livre est un bel ouvrage qui énonce les devoirs qu’ont les orateurs du haut des chaires. Il contient deux chapitres dont le premier aborde le dévouement, c’est-à-dire la nécessité de l’intention sincère, qui est aussi l’une des conditions de l’orateur, du prédicateur, du prêcheur ou de celui qui récite les élégies. Celui qui prend place à la chaire ne doit pas être avide d’argent. […] Le second chapitre traite de l’honnêteté et de la véracité. »(p29) 

†« La première responsabilité est liée au fait que l’interdiction du blâmable est une obligation qui incombe à tous. Dès lors que les gens comprennent et savent – d’ailleurs la plupart le savent – que lorsque les propos relèvent du mensonge, alors il faut se lever et quitter ces assemblées. Car le mensonge est interdit et les assistants ont le devoir de s’y opposer.

La deuxième responsabilité est d’éloigner ce désir, qui anime aussi bien les organisateurs des assemblées que l’auditoire, et qui consiste à vouloir « enflammer » l’ambiance des assemblées afin qu’elles « deviennent Karbala » !  »(p32)

†« Que vive l’institution de Houssayn ! Que vive l’éducation de Houssayn ! Qu’un souffle de l’esprit de Houssayn s’insuffle en ce peuple et se mette à resplendir en lui ! Sa philosophie est très claire. Ne laissez pas Achoura sombrer dans l’oubli. Votre existence, votre vie, votre humanité et votre honneur dépendent de l’événement d’Achoura. Par ce moyen, vous pourrez maintenir l'islam vivant.[…] Malheureusement, certains n’ont pas compris cette philosophie. Ils s’imaginent que venir à ces   assemblées, s’asseoir et pleurer sans faire connaître aux gens l’institution de Houssayn, la philosophie de son soulèvement et l’élévation de son rang, suffit à expier les péchés ! »(pp72-73)

†« L’objectif de leur directive était de faire resplendir dans nos âmes l’esprit de Houssayn ibn ‘Alî. Si les larmes que nous pleurons sur lui sont en harmonie avec notre âme, ce serait alors un petit envol de notre esprit vers l’âme de Houssayn (p). Si un atome de sa détermination, de son sens de l’honneur, de sa liberté, si un atome de sa foi, de sa vertu, de son Unicité de Dieu, rayonnait en nous, et si de là des larmes s’écoulaient de nos yeux, elles auraient alors une valeur inestimable. »(p119)

†« À la base, l’Imamat signifie être un exemple, un modèle. La philosophie de l’existence de l’Imam réside dans le fait qu’il soit supérieur au commun des humains, de la même manière que l’étaient les prophètes pour que les gens prennent exemple sur ces modèles et les suivent. Cependant, dès lors que la noble face de ces personnalités est dénaturée et falsifiée, et leur aspect modifié, il n’est désormais plus convenable de les suivre. Cela signifie que suivre des personnalités imaginaires nous est nuisible au lieu de nous en être profitable. »(p149)

†« Là où les innovations et les mensonges surgissent, là où des choses qui n’existent pas dans la religion apparaissent, où des affirmations qui n’auraient pas été dites apparaissent, c’est la responsabilité de ceux qui savent que de dire les vérités, quand bien même cela ne plairait pas aux gens et celui qui dissimule les vérités, que Dieu le maudisse ! »(p157)

*Nous rappelons que les citations sont des reproductions telles quelles de passages du livre, sans correction de notre part.

www.lumieres-spirituelles.net     No105  - Moharram-Safar  1442 – Août-Septembre-Octobre 2020


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