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2019-07-01 | Readers 2090 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Où est la tombe de l’Imam al-Bâqer(p) ?


A la recherche de la tombe de l’Imam

al-Bâqer(p) à al-Baqî‘ à Médine (3)*

Personne n’ignore que l’Imam Mohammed al-Bâqer(p) fils de l’Imam ‘Alî fils de Hussein(p) (tombé en martyr le 7 du mois de Dhû al-Hujjah en l’an 114H) est enterré à Médine dans le fameux cimetière d’al-Baqî‘, à côté de son père l’Imam as-Sajjâd(p), de son grand-oncle l’Imam Hassan al-Mujtabâ(p) et de son fils, l’Imam Ja‘far as-Sâdeq(p). Les califes-rois omeyyades usurpateurs de son époque essayèrent d’éteindre la Lumière de Dieu en l’assassinant mais sa tombe resta comme un flambeau vivant, interrogeant la fitra (la nature fondamentale) des gens et éveillant leur conscience, à la fin du règne des Omeyyades !

Et aujourd’hui, les califes-rois usurpateurs des temps modernes (les wahhabites d’Al-e Sa‘ûd), tentent encore d’éteindre la Lumière de Dieu, en essayant à nouveau de faire disparaître toute trace de sa tombe ainsi que de celles de son grand-oncle, l’Imam al-Hassan(p), de son père l’Imam as-Sajjâd(p) et de son fils l’Imam as-Sâdeq(p).

Nous avons vu précédemment* comment en l’an 1227H (~1812 ou 1813 apJC), à la demande du sultan ottoman, les troupes égyptiennes du pacha d’Egypte Mohammed ‘Ali mirent fin à cette première tentative d’établir un Etat wahhabite en 1227H (~1812 ou 1813 apJC) et rétablirent l’autorité ottomane dans la région. Les villes saintes, placées sous l’autorité du Shérif Hashémite de La Mecque, bénéficièrent alors d’un statut spécial.

Les bâtisses d’al-Baqî‘ que les wahhabites avaient détruites furent reconstruites, grâce à de généreux dons venus d’un peu partout du monde islamique.(1)

Et la situation resta ainsi jusqu’au moment où l’empire britannique, sous le couvert de la première guerre mondiale, s’ingéra directement dans les affaires de la région, dressa les tribus les unes contre les autres et soutint la tribu d‘Abd al-‘Azîz Ibn Sa‘ûd dans son projet de mainmise sur le Nedjd et sur le Hedjaz, s’appuyant sur l’idéologie wahhabite, à l’instar du projet sioniste en Palestine, qui aboutit à la proclamation du Royaume d’Arabie Saoudite en 1932.

C’est alors qu’eurent lieu les secondes destructions criminelles d’al-Baqî‘ qui subsistent jusqu’à maintenant et qui, depuis, ont fait école à travers d’autres mouvements takfiris se revendiquant de cette même idéologie, le wahhabisme.

Les secondes destructions criminelles en l’an 1344H (~1925 apJC), le8 shawwâl

     Lors de sa mainmise sur le Hedjaz avec l’aide de l’empire britannique, la tribu d’Abd al-‘Azîz Ibn Séoud s’empara des villes saintes de La Mecque et de Médine (en 1925 apJC) et en chassa le Shérif hachémite qui en avait la garde. Présentant des arguments fallacieux tirés de leurs croyances corrompues, elle s’attela à détruire les tombeaux présents dans al-Baqî‘.

     Le huitième jour du mois de shawwâlen l’an 1344H (20-4-1925), Al-é Sa‘ûd et les wahhabites brisèrent à nouveau les tombes d’al-Baqî‘. Ils détruisirent totalement toutes les coupoles, les mosquées, les tombeaux et, en premier lieu, aux tombeaux de l’Imam al-Hassan al-Mujatabâ(p), l’Imam Zayn al-‘Abidine(p), de l’Imam al-Bâqer(p) et de l’Imam as-Sâdeq(p), avec haine et rancune.

Ils se dirigèrent aussi vers la tombe du Messager de Dieu(s), avec l’intention de la détruire…  mais grâce à la mobilisation et aux protestations du monde arabe et islamique, ils s’arrêtèrent, craignant d’attirer la haine de tous les Musulmans contre eux.

     Une lettre envoyée par un habitant (partisan d’Ahl al-Beit(p)) de Médine à la Haouzah scientifique de Nadjaf al-ashraf donne une description détaillée de la réalité de ces jours.

« L’ensemble des pays d’al-Hidjaz se sont vus imposer la mainmise d’Al-é Sa‘ûd et de son pouvoir absolu. Il y a quelques jours, arriva un juge wahhabite [sheikh Abdallah fils de Balîhad]qui déclara, devant une assemblée comble de savants de la ville, que la visite des tombes était interdite (haram), que c’était de l’hérésie (bida‘at)et de l’associationnisme, et qu’il fallait arriver à un accord entre tous les savants des quatre écoles pour totalement les détruire et effacer toute trace d’elles de la surface de la terre. La visite de l’ensemble des tombeaux purs fut interdite et leurs portes fermées. (…)

Certains savants se plièrent tout de suite à la volonté du juge wahhabite, d’autres ne donnèrent leur accord que sous les menaces de l’utilisation de la force à leur encontre par ce juge wahhabite. A la fin, ils décrétèrent tous que la visite des tombes était interdite de façon absolue ainsi que de passer la main dessus, vers Dieu, de demander l’intercession des [personnes enterrées]auprès de Dieu et de réciter une ‘ziyârat’ à leurs propos. Puis l’ordre de détruire les nobles tombeaux fut décrété. Les soldats se mirent d’abord à piller tout ce qui se trouvait à l’intérieur de ces bâtisses saintes situées dans al-Baqî‘, du matelas aux rideaux, des ornements accrochés aux lustres ..etc. Puis ils détruisirent ces sanctuaires sacrés et obligèrent ceux qui les avaient construits à participer à ce saccage et à cette destruction. Cela arriva le huitième jour de shawwâl. (…)

Il n’y a de Force et de Puissance qu’en Dieu, le Très-Elevé, le Très-Grandiose. Il vous est demandé expressément de prendre l’initiative d’informer l’ensemble des savants d’Irak de ce tragique évènement»

(Témoignage tiré de Sha‘âir, No77 de Shawwâl 1437-Juillet 2016)

Importance et enjeu des pleurs sur l’Imam al-Bâqer(p)

A propos de l’Imam al Bâqer(p), il est à noter sa demande, faite aux derniers moments de sa vie, de tenir des assemblées de deuil [à sa mémoire] durant dix ans à Mina – c’est-à-dire de payer des pleureurs qui se lamenteront sur lui à Mina pendant 10 ans. Dans un propos rapporté, Abû Abdallah as-Sâdeq(p) dit : « Mon père me dit : « Ô Ja‘far, prélève pour moi de mes biens ça.. et ça… pour ceux qui vont se lamenter sur moi à Mina, pendant les jours [de la station]à Mina pendant 10 ans. » ».(Bihar, vol.46 p220 H24)

Seul l’Imam al Bâqer(p) ordonna dans son testament qu’on pleurât sur lui après son martyre, réservant une somme de 800 dirhams de ses biens pour l’exécution de cette recommandation à Mina (pour payer des pleureurs). Pourquoi ?

La lamentation sur l’Imam(p) à cet endroit allait susciter des questions sur qui il(p) était. Ils interrogeront les habitants de Médine de leur époque qui leur diront qu’il est un descendant du Messager de Dieu, le maître des hommes religieux en droit et des rapporteurs des hadîths.

Ainsi, en voyant un groupe de gens pleurer sur un membre de la famille du Messager de Dieu(s), des années après, il était certain que l’ensemble des gens chercheraient à en savoir plus, se demandant : « Pourquoi se lamentent-ils en cet endroit sur lui ? » « Etait-il une malheureuse victime ? » « Sa mort était naturelle ? » « Si non, qui l’a tué ? », « Pourquoi ? » « Représentait-il un danger pour l’appareil omeyyade ? » « En quoi ? »

Des dizaines de questions surgiraient alors que l’on pleurait sur l’Imam(p) en cet endroit. Et les réponses à ces questions se répandraient dans toutes les contrées, à leur retour du Hajj, à une époque de fin de règne des Omeyyades, de mouvements de révolte et de recherche de la vérité, avant la prise de pouvoir des Abbassides.

Ainsi, les gens en provenance de Kûfa et de Médine profitaient de cette occasion de rassemblement des Musulmans durant le Hajj pour répondre à ces questions et diffuser la notion de l’Imamat, à travers le plus important moyen de communication de cette époque. »

(Pour plus de détails, voir La vie de l’Imam al-Bâqer(p) notamment pp114-118 Ed. B.A.A.,

citant entre autres L’être humain de 250 ans de l’imam al-Khâmine’î(qDp) p271-272 Ed. Ar)

*cf les numéros précédents de L.S. No87 & 91.

(1)cf. le témoignage de Mohammed Yehia al-Walâtî al-Mâlakî de ces lieux reproduit dans la revue No87.

www.lumieres-spirituelles.net No98 - Dhû al-Qa‘deh-Dhû al-Hujjah 1440 - Juillet-Août 2019


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