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2019-01-02 | Readers 2564 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Où est la tombe de s. Mariam ? (3_


Où est la tombe de sayyidah Mariam ?(3)

Après l’évocation du « martyre » de Jésus, il n'est pratiquement plus fait allusion à Marie dans le Nouveau Testament, si ce n'est qu'elle semble avoir été présente auprès des apôtres le jour de la Pentecôte (Act. 1, 11-13).

Une tradition syrienne jacobite (église orientale monophysite) raconte que Marie fut emmenée en Turquie par Jean l’évangéliste après l’élévation du Christ, à la demande de ce dernier, pour fuir les persécutions à Jérusalem. Jean fit construire pour Marie une petite maison à Ephèse où elle demeura jusqu'à son Assomption (ou Dormition selon les orthodoxes).

Est-ce à dire qu’elle serait morte et enterrée à Ephèse ? En effet, aucune tradition ne relie la mort de Marie et son enterrement à la ville d'Ephèse. Pas un écrivain ni pèlerin ne parle de la présence éventuelle de son tombeau là. Et jusqu’à ces jours, aucune tombe n’a été trouvée.

Certes, on trouve, dans le patrimoine archéologique d'Ephèse, une église de la Vierge Marie, construite au 4e ou au 5e siècle sur les restes d'un temple d'Hadrien. Ce sanctuaire disposé tout en longueur comprend quelques pans de murs où alternent la brique et le calcaire, des alignements de colonnes de marbre, des sols en mosaïques et un intéressant baptistère. Cette église fut sans doute la première au monde à être dédiée à Marie. Elle est devenue plus tard une cathédrale dans les murs de laquelle se déroula le troisième concile œcuménique de l'Eglise (celui d'Ephèse, en 431apJC). C’est alors que le rassemblement des évêques décida d'accorder à Marie le titre de « Mère de Dieu » (ou « Mère du Fils de Dieu, incarné en son sein »). En 1930, on découvrit dans le narthex (vestibule transversal à l’entrée) de cette église une plaque inscrite, datant du 6e siècle, par laquelle l'évêque Hypatius confirmait la tenue du concile dans ce sanctuaire.

Ce n’est qu’au début du 19e siècle, que l’on commença à parler d’une « maison de Marie » à Ephèse (Turquie) transformée en une chapelle, à la suite de visions d’une religieuse allemande, Anne Marie Emmerich. Des recherches effectuées au lieu indiqué par elle, ont permis de découvrir une maison composée de deux pièces successives, terminées par une abside en demi-cercle et deux pièces latérales qu'une vieille tradition associait à la maison de Marie. Des sondages réalisés dans le sous-sol de l'édifice, dans les années 1898-99, mirent à jour un ancien dallage, des restes calcinés d'un ancien foyer, et au fond le chevet d'origine polygonal de l'oratoire.

Cette maison appelée « Maison de la Mère Marie » par les Turcs, est située à deux heures de chemin à pied (8 km) à partir des ruines d’Ephèse, à 420 mètres sur les pentes du mont Bülbül-Dag (« mont Rossignol »), à 9 km de Selçuk. C’est une construction modeste dans le style local.

A l’intérieur, le narthex se prolonge par une nef sous une coupole de ciment et de pavés translucides. Au fond, un petit autel de marbre est surmonté de la statue en fonte de la Vierge de Lourdes, récupérée dans un ravin en 1920 et sculptée selon le modèle de la Médaille Miraculeuse. À gauche de cet oratoire se trouve un vestiaire ou un cellier et à droite, une pièce supposée être la chambre à coucher de la Sainte Vierge avec une couchette fixée à la muraille par une planchette.

A l’extérieur, une source réjouit les pèlerins assoiffés et invite à la dévotion. La chapelle actuelle résulte de travaux de restauration dont la dernière campagne est achevée en 1951, année de son inauguration officielle par l’État le 19 août.

Un « mur des vœux » en contrebas de la chapelle est couvert de bouts de chiffons noués à une grille en métal et sur lesquels sont inscrits des vœux, coutume turque imitée par les touristes qui y attachent des morceaux de tissu, papier ou plastique. Une commémoration a lieu chaque année le 15 août, fête de l’Assomption.

Cette maison est devenue un centre de pèlerinage local. En 1896, l'Église catholique décréta officiellement que la maison est un lieu saint pour les chrétiens mais sans la considérer comme le lieu de l’Assomption. Le pape Paul VI le confirma le 26 juillet 1967 et les papes Jean Paul II et Benoit XVI se déplacèrent vers ce lieu le 29 novembre des années 1979 et 2006.

www.lumieres-spirituelles.net N°95 - Jumâdî I & II 1440 - Janvier-Février 2019

Sayyidah Mariam(p) est-elle morte ou pas ?(3)

Nous avons vu précédemment* que pour les Musulmans, il ne fait pas de doute que sayyida Mariam(p) est morte et qu’elle a probablement été enterrée à Jérusalem, là où se dresse à l’heure actuelle l’église de l’Assomption. Sa mort ne diminue en rien sa pureté, sa piété, son infaillibilité, sa perfection et la grandeur de son rang auprès de Dieu (qu’Il soit Glorifié).

Nous avons également vu que pour les Chrétiens, les avis sont partagés sur la réalité de sa mort, d’une part à cause de l’absence de texte saint ou d’informations sûres et certaines, laissant planer le mystère sur sa fin en ce monde, et d’autre part pour des raisons de dogme. Cependant, ils sont presque tous d’accord pour lui reconnaître un lieu de vénération à Jérusalem en Palestine occupée.

Ce n’est qu’à partir du 19e siècle, suite à des visions précises d’une sœur religieuse allemande (d’Anne-Marie Emmerich(1774-1824)) et des recherches effectuées par la suite, que l’on a commencé à parler d’Ephèse en Turquie comme d’un lieu de résidence de s. Mariam(p) et peut-être même de sa tombe (pour ceux qui croient en sa mort). Une ancienne maison a été découverte qui pourrait être la sienne.

Les écrits de cette visionnaire allemande font état de sa sépulture à une demi-lieue de sa maison à Ephèse et justifient l’attribution erronée du tombeau à Jérusalem à s. Mariam(p).

Une autre religieuse, Rosalie Put (1911-1912) belge cette fois-ci, dit avoir eu des visions allant dans le même sens et donnant des précisions sur l’endroit de la grotte où elle aurait été enterrée avec une description détaillée. Mais, jusqu’à maintenant n’a rien n’a été trouvé.

Selon leurs visions, sayyida Mariam(p) serait morte à l’âge d’environ 64 ans, puis élevée au ciel.

Après [la résurrection ou l’élévation] de son fils [Jésus(p)], elle aurait vécu trois ans à Sion puis 3 ans à Béthanie puis 9 ans dans les environs d’Ephèse où Jean l’aurait emmenée en l’an 37 pour fuir les persécutions menées par les Juifs à leur encontre.

Le fait de vivre à Ephèse ne l’empêcha pas de se rendre plusieurs fois à Jérusalem, en compagnie des apôtres. Lors de son dernier voyage à Jérusalem, elle se sentit très faible et perdit connaissance dans la maison près du Cénacle où elle était descendue (l’actuelle église de la Dormition).

Pensant que sa mort était proche, elle choisit une grotte au pied du mont des Oliviers. Les apôtres firent alors préparer un beau sépulcre par un ouvrier chrétien. Le bruit circula alors en Palestine qu’elle était morte et qu’elle avait été enterrée dans cette grotte.

Mais il n’en fut rien. Elle mourut 18 mois plus tard à Ephèse, entourée de tous les apôtres (sauf de Paul) venus exprès pour elle, informés par voie divine. Elle fut alors placée dans un tombeau : un caveau dans lequel il y avait une excavation servant de couche sépulcrale. L’entrée du tombeau fut ensuite fermée. Les apôtres plantèrent des arbrisseaux devant l’entrée et détournèrent l’eau d’une source voisine pour la faire passer devant ce massif, faisant disparaître toute trace de l’entrée du tombeau. Thomas, arrivé en retard, voulut voir sa tombe. En ouvrant le tombeau, ils ne trouvèrent aucune trace du corps, que les bandelettes mortuaires. Le corps aurait été enlevé vers le ciel.

Le mystère reste gardé donc autour de cette grande Dame de l’humanité.

*cf. les No49, 86 et 89 de la revue Lumières Spirituelles sur s. Mariam(p).

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