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2015-02-04 | Readers 1648 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Syrie : échec et ... ... impuissance de l’Occident


Syrie : échec et ... ... impuissance de l’Occident

Des frappes franco-américaines sur la Syrie paraissaient imminentes. Le scénario semblait bien bouclé : « attaque chimique » le 21 août dans les faubourgs de Damas, tout de suite imputée au régime syrien (malgré ses démentis et l’absence de preuve) ; invasion des réseaux sociaux de vidéos montrant des enfants et des hommes en train de mourir, certaines même postées sur le web avant la date du drame ; émoi international et mobilisation générale ; déplacements de troupes et de navires de guerre, menaces et surenchères verbales formulées de part et d’autre.. Tensions persistantes..

Puis, tergiversations, reculades, signes précurseurs d’une défaite.. et apparition d’une solution pacifique sous l’égide russe – la mise sous tutelle internationale des armes chimiques de l’Etat syrien(1) – suivie d’un accord conclu, le 14 septembre, entre les chefs de la diplomatie américain et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, sur la destruction des armes chimiques syriennes. Aucune

mention au recours automatique à la force ni au chapitre VII(2) n’y est faite. Le pilotage de l’action est confié à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) basée aux Pays-Bas – seule habilitée à constater les entraves à l’accord et à demander, le cas échéant, une nouvelle saisine du Conseil de Sécurité, où la Russie dispose d’un droit de véto au même titre que les 4 autres grandes puissances. Cet accord éloigna la perspective de la guerre et fit disparaître toute justification à une éventuelle intervention directe militaire en Syrie. Certains furent décontenancés, d’autres secrètement soulagés et il y a ceux-là irrités qui espéraient une intervention occidentale pour changer le rapport de force sur le terrain et dans la région.

Beaucoup de choses ont été dites sur cet heureux dénouement. Nous ne retiendrons que deux points, les principaux : le premier se porte sur l’échec de la politique des grandes puissances et le constat de leur impuissance, le second sur l’apparition de deux camps clairement antagonistes.

1)Echec et impuissance des grandes puissances occidentales

Sans aucun doute, ce dénouement est un tournant : il révèle l’échec de l’agenda politique américano-européo-sioniste (prévoyant la destruction du régime d’Assad et la réalisation d’autres objectifs régionaux) et le recul effectif de l’Occident qui n’a pu s’ingérer directement militairement en Syrie.

Il marque la fin de l’hégémonie américaine et de son diktat sur le monde ; la fin de sa politique de changement de régime avec l’aide de sa machine d’influence et de propagande (les medias), qui a commencé dans les Balkans, puis qu’on a pu voir en action en Afghanistan, Irak, Tunisie, Egypte, la Libye, sans oublier la Somalie et les pays d’Afrique noire (comme la Côte d’Ivoire, le Mali..).

Ce scénario – qui consiste à créer des massacres (réels ou mensongers) fortement médiatisés, suivis par une campagne d’apitoiement international pour justifier une intervention directe militaire sous couvert humanitaire et le renversement du régime en question – ne marche plus. Finie cette théorie du « chaos constructeur ». Non seulement elle n’a rien construit mais elle ne fait plus l’unanimité.

Pour la première fois, l’opinion publique occidentale n’a pas suivi ses dirigeants et ne les a pas soutenus dans cette nouvelle aventure guerrière.

Pour la première fois, le blocage systématique au Conseil de Sécurité (ici en faveur de la Syrie) fut utilisé par d’autres que les Etats-Unis (habitués à le faire pour défendre son allié sioniste).

Assiste-t-on à une mutation vers une organisation mondiale multipolaire ?

Malgré cela, les Etats-Unis continuent de se comporter avec mépris avec leurs alliés : ainsi ceux qui ont dépensé plus de 130 milliards de dollars dans l’achat d’armements en Syrie n’ont pas été invités aux négociations sur l’issue des évènements en Syrie, ni la France d’ailleurs. Pourtant, cette dernière n’a pas ménagé ses efforts pour montrer sa fidélité aux Etats-Unis et devancer leurs désirs ! Elle s’est trouvée isolée, ridiculisée pour ne pas avoir compris que les Etats Unis ne cherchaient plus qu’à sortir de la crise sans perdre la face.

2)Apparition de deux camps clairement définis

Durant cette guerre en Syrie, deux camps distincts sont apparus :

a)le camp de la résistance

(à l’hégémonie arrogante occidentale) représenté par le peuple syrien et son régime (qui tiennent bon malgré plus de deux ans et demi de guerre et la destruction du pays), avec l’Iran, l’Irak, le Hezbollah du Liban, le Jihad islamique de Palestine, la Russie et les pays du BRICS et d’autres pays dans le monde.

Ce camp se présente sans faille, comme un front uni autour d’une priorité commune : la nécessité de sauvegarder la Syrie de Bashar al-Assad, solidaire de la résistance.

Il a montré qu’il a rattrapé les Etats-Unis sur le plan de la technologie et de la tactique militaires.

Et il s’est renforcé pendant la guerre en Syrie. C’est lui qui sort victorieux de cette dernière bataille en imposant un nouveau rapport de force.

b)et le camp de l’arrogance

représenté par les Etats-Unis, l’entité sioniste, leurs vassaux européens (la Grande Bretagne, la France..) et locaux (l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, les EAU..) et cette centaine de milliers de mercenaires venus de 49 pays différents, véritables bandes armées(3) badigeonnées aux couleurs de l’Islam (+ ces détenus (dont 1239 d’Arabie Saoudite) libérés pour aller tuer et se faire tuer), détestées et craintes par tous et.. une opposition syrienne devenue quasi inexistante.

Ce camp a laissé apparaître ses divisions, malgré les efforts d’Obama pour les colmater :

*rivalités d’influence entre l’Arabie Saoudite et le Qatar qui ont abouti à l’éviction de ce dernier de l’Egypte et de la tête de la structure censée représentée l’opposition syrienne – se répercutant sur la Turquie (pour qui la Syrie est en train de devenir le cimetière de ses ambitions) et le Hamas (qui se voit obligé de modifier ses alliances) ;

*désistement de la Grande Bretagne, le 1er ministre ayant été désavoué par son parlement ;

*divergences entre ceux pour qui la priorité est de pousser à une intervention militaire occidentale et ceux pour qui elle ne l’est pas. Les Etats-Unis, bien qu’obligés à défendre leur suprématie en cette région, feraient partie des seconds.

Ce camp a perdu cette bataille autour de la question de « l’arme chimique » qu’il a pourtant déclenchée et en sort affaibli et encore plus divisé.

3)Et maintenant ?

Ce 27 septembre, le Conseil de Sécurité a voté à l’unanimité la résolution 2118 qui contraint le régime syrien à détruire son arsenal chimique en moins d’un an, sans cependant stipuler des sanctions automatiques en cas de non-respect du texte, même si la possibilité d’imposer des mesures sous le chapitre VII(2) est envisagée. Il faudra une seconde résolution, ce qui laisse à Moscou une possibilité de blocage en cas de non preuve à 100%.

La conférence de Genève 2 est prévue pour la mi-novembre sans que ne soit exigé le départ de Bashar al-Assad comme condition préalable.

Si le vote de cette résolution confirme le changement du rapport de force, cela ne veut pas dire que c’est la fin du conflit.

Reste sur le terrain ce troisième moyen clé utilisé par les puissances occidentales pour leurs ingérences extérieures : le mercenariat djihadiste terroriste devenu international(3), soutenu ou combattu. Seulement la guerre va se poursuivre, sans la menace de frappes militaires occidentales.

Quelle forme prendra-t-elle ? d’une guerre d’usure ? avec un armement plus lourd ? une intensification des actes terroristes ? au sein de la Syrie ? aussi dans les pays limitrophes ou plus loin encore, au Caucase, en Afrique, en Europe ? sous la forme d’une guerre économique ? avec en plus la question des réfugiés qui devient une charge de plus en plus lourde pour les pays d’accueil ?

Quels effets aura le déclin des Etats-Unis sur le Moyen-Orient ? Favorisera-t- il l’autonomisation de ces groupes armés sur le terrain ? En s’écroulant, les Etats-Unis entraineront-ils avec eux le système mondial qu’ils ont mis en place ?

Quoi qu’il en soit, concernant la Syrie, seul le dialogue pourra résoudre ses problèmes intérieurs.

(1)qu’il n’a jamais nié posséder contrairement aux mercenaires payés par les pays du Golfe se trouvant en Syrie et l’Entité sioniste.

(2)de la charte des Nations Unies qui prévoit, en cas de cas de violation des lois internationales, des mesures coercitives y compris le recours à la force sans être obligé de passer par le Conseil de Sécurité.

(3)C’est le général américain David Petraeus qui fut l’artisan de cette montée en puissance de ces groupes armés terroristes entraînés par les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne et l’entité sioniste, principalement stipendiés par l’Arabie Saoudite et le Qatar.

www.lumieres-spirituelles.net     No55  - Dhû al-Hujjeh 1434 – Octobre-Nov.  2013


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