- La Prière
- L’invocation
- Le Coran
- L’Imam al-Mahdî(qa)
- Connaître Dieu
- La Voie de l’Éloquence
- Spiritualité des Infaillibles(p)
- L’Au-delà
- Méditer sur l’Actualité
- Le Bon Geste
- Des états spirituels
- La Bonne Action
- Exemples des grands savants
- Les Lieux Saints
- Notre Santé morale
- Notre Santé physique
- Notre Nourriture
- Expces Spirituelles des autres
- Le Courrier du lecteur
- Le Livre du Mois
- La Femme dans l'Islam
- Entretiens
- Éditorial
- Divers
- Éduquer nos enfants
Benoît Boulet « prêtre-guérisseur » Kanak
Benoît Boulet « prêtre-guérisseur » Kanak
Benoît Boulet est l’un des derniers « prêtres-guérisseurs » de la tribu Werap des indigènes Kanaks(1) vivant au cœur de la végétation tropicale exubérante à côté de Hienghêne, au nord est de l’île de la Nouvelle Calédonie, dans l’océan Pacifique.
Là, le culte ancestral célèbre la terre nourricière, berceau de l’échange perpétuel entre le visible et l’invisible, entre les vivants et les morts, par l’intermédiaire du « guérisseur » du clan. Chaque clan Kanak a son « guérisseur » qui connait ses secrets, sa force spirituelle.
Benoît Boulet est appelé « guérisseur » parce qu’il guérit, en utilisant ses mains, mais aussi des os, des plantes, un bouquet de feuilles, une pâte à base de noix de coco et des incantations, avec lesquelles il invoque les ancêtres, entre en communication avec les esprits. « Je parle comme une prière, puis je vois passer devant mes yeux des petites fourmis et des petits lézards qui m’aident à trouver la maladie » explique-t-il.
L’ensemble des rituels thérapeutiques Kanak sont inséparables d’une cosmologie dans laquelle on retrouve les quatre éléments primordiaux : l’eau, le feu, la terre et le souffle. Dans la conception de la personne, il existe des composantes – le sang et le souffle –, menacées par la maladie et le malheur. Le traitement vise à redonner de la vie à ces composantes par le truchement d’éléments pris dans la nature.
Les ancêtres sont au cœur de la vie sociale, « gardiens des lois de la communauté, protecteurs de leurs descendants et partenaires de leurs échanges, garantissant l’efficacité des magies qui permettent aux vivants de soigner les maladies. »
Et la terre reste la référence ultime, le berceau de l’échange perpétuel entre les vivants et les morts, le visible et l’invisible, la force vitale qui « nourrit » les ancêtres et les esprits, « chaîne ininterrompue complexe et en perpétuel renouvellement, d’êtres et de choses toutes singulières mais participant d’une même réalité, d’un même mouvement de l’Être. »
Des fêtes sont organisées pour honorer et évoquer les Ancêtres, notamment celle des « Prémices » ou de « l’Igname nouvelle » (tubercule très nourrissant, plein de vitamines, nourriture principale des Kanaks) qui a lieu au printemps, au début de sa production. Mais ces esprits ne se manifestent pas aux vivants que durant ces grandes cérémonies, mais aussi quotidiennement. En effet, selon les croyances kanaks, chacun vit entouré de « mwakhegny » (des lutins ou djinns) bienveillants ou malveillants dont il doit prendre garde. Ce culte et ces croyances traditionnelles restent le socle de la communauté kanak, encore majoritairement rurale, et semblent être le dernier rempart face aux répressions organisées par les missionnaires chrétiens au milieu du XIXème siècle et au mouvement de colonisation.
L’ignameofferte à l’autel symbolise tout le pays avec les chefs, les vieux, les ancêtres, les enfants et tout ce qui fait vivre cette contrée. L’igname, accompagnée des cordelettes, des coquillages, de la natte et de la jupe de fibres, constitue l’essentiel des richesses échangées pour un mariage ou un deuil et elle scelle l’alliance entre les clans. Elle est un symbole de virilité, d'ancienneté, de pouvoir, de fertilité, de vie et de longévité.
Pour cette cérémonie, une igname spéciale est plantée : un plant lavé précédemment avec des plantes médicinales, planté dans un champ qui lui est réservé, accessible uniquement au « prêtre ». Une fois mûre, elle est récoltée et cuite selon un rituel particulier avec la « monnaie d’échange » des Kanaks (faite d’éléments végétaux et animaux, coquillages, poils de roussettes, os divers, etc.) posée au milieu de plantes et d’autres richesses préalablement déposées par les membres du clan. Entouré uniquement des hommes, jeunes et vieux, le « prêtre » soulève le couvercle de la marmite et invoque, au-dessus de la vapeur, ancêtres et esprits protecteurs du panier, dans un langage symbolique fait de formules destinées à cet usage unique. Il souhaite ainsi vie et santé aux siens. Après les incantations, l’igname est partagée entre les membres importants du clan, puis est donnée aux femmes et aux enfants.
(1)Les Kanaks représentent environ 44% de la population de la Nouvelle Calédonie, archipel dans l’océan Pacifique sous occupation française depuis 1844.
www.lumieres-spirituelles.net No43 – Dhû al-Hujjeh 1433 – Oct.-Novembre 2012
Articles précédents:
1446 (2024-2025)
1445 (2023-2024)
- Nikolaï Fiodorov (1829-1903)
- Poème sur le Prophète Muhammad(s)
- Les premières constatations
- Où en est l’Occident après l’échec de ses idéologies ?
- Qu’est-ce que le « cosmisme » ? (1) (Approche globale)
- Le Bouddhisme, associationniste ? (3)
1444 (2022-2023)
- Nuits persanes le Jour de ‘Ashûrâ’
- Satish Kumar (1936- )
- Osho (1931-1990)
- Le Bouddhisme non-théiste ? (2)
- Bernadette Soubirous (1) (1844-1879)
- Bernadette Soubirous (2) (1844-1879)
1443 (2021-2022)
- Guy Gilbert, « le curé des loubards » (1935 - …)
- Davi Kopenawa (un chaman au Brésil)
- Bouddha un Messager ? (1)
- Olivier Clément, grand penseur orthodoxe 1921-2009
- Les « Sàmis » en Sápmi (Laponie)
- Covid 19 : vers quel saint se tourner ?
1442 (2020-2021)
- A propos de l’Apocalypse de Jean (2)
- Standing Bear (chef des Poncas) (vers 1829-1908)
- Monseigneur Capucci « le gardien d’al-Quds » (1)
- Patañjali et la ‘méditation’ (300 avJC-500 apJC)
- Monseigneur Capucci « le gardien d’al-Quds » (2)*
- Les 6 grands systèmes philosophico-théologiques de l’hindouisme
1441 (2019-2020)
- Les premiers chrétiens en Arabie du sud (fin)
- L’Eglise orthodoxe éthiopienne (2)
- L’Eglise orthodoxe éthiopienne (3)
- Bhimrao Ramji Ambedkar (1891-1956)
- Rabbin allemand Samson Hirsch
- A propos de l’Apocalypse de Jean (1)
1440 (2018-2019)
- La rencontre annuelle du GAIC à Toulouse le 18 nov. 2017
- Georges Ivanovitch Gurdjieff (1869 ou 70-1949)
- Shneur Zalman de Liadi (1745-1812)
- Les chamanes des Tsaatans
- Massignon grand orientaliste français du XXe siècle
- L’Eglise orthodoxe éthiopienne (1)
1439 (2017-2018)
- Le saint guerrier Sitting Bull (1831-1890)
- Jacob Amman (entre 1644 et 1730)
- Matoaka (fille du chef des Powhatana)
- « Kalkî » chez les Hindous
- Mathieu Simon Dalmatov ( XVIe siècle)
- Le Shintoïsme-Japon
1438 (2016-2017)
- Joel Teitelbaum (1887-1979)
- Les Sadhus (ou ascètes) en Inde
- Ellen White (1827-1915)
- Crise spirituelle et réveil du politique
- Zhu Xi néo-confucéen chinois (1130-1200)
- Qui est René Guénon (1886-1951) ?
1437 (2015-2016)
- Nagarjuna (bouddhiste indien du Ie siècle avt JC)
- Grégoire Palamas (1296 – 1359)
- Mère Theresa (1910-1997)
- Zhang Jiao (140 – 184 apJC) de la secte taoiste "Taiping"
- Nichiren Daishonin (Bouddhiste japonais du XIIIe siecle)
- Jean Tauler thélogien chrétien (1300-1361)
1436 (2014-2015)
- Le Livre des Morts tibétain
- Yang Xiong (-53avtJC – 18apJC)
- Abuna Za Mikaël (mort en 534)
- Lalleshvari (1320-1392)
- Atisha (Bouddhiste indien-tibétain) (982-1054)
- Menno Simons (1496-1561)
- Gaon de Vilna (1720-1797)
1435 (2013-2014)
- Teilhard de Chardin (1881-1955)
- John Nelson Darby (1800-1882)
- Abhinavagupta (fin Xe - déb. XIe s)
- Dja Tchekhawa Yéshé Dordjé (1101-1175)
- Dominique de Guzman (1170-1221)
- Mâ Ananda Moyî (1896-1982)
- 1-Histoire du Bouddhisme en Birmanie
- 2-Le Bouddhisme Theravada
- 3-La pratique du bouddhisme en Birmanie à l’heure actuelle
- 4-L’apparition d’un mouvement extrémiste bouddhiste en Birmanie
- Raoni Metuktire ( 1930-)
- Moïse Maïmonide (1135 ou 38-1204)
1434 (2012-2013)
- Tsongkhapa (1357 – 1419)
- Pierre de Bérulle (1575-1629)
- Eihei Dôgen (1200 – 1253)
- Khandro Rinpoché (1967 – ….)
- Gampopa et Dusoum Khyenpa
- Hildegarde de Bingen (1098-1179)
- Thubten Ngodup (1957-2…)
- Mencius (~ -380 – -289 avJC)
- Gurû Nânak Dev (1469-1539)
- Antoine (251-356)
- Cordovero Moïse (1522-1570)
- Jiddu Krishnamurti (1895-1986)
1433 (2011-2012)
- François d’Assise (1182-1226)
- Marpa et son disciple Milarepa (-1012 – 1097) et (-1052 – 1135)
- William Miller (1782-1849)
- Max Beauvoir « prêtre vaudou » haïtien
- Le rabbin Simon Bar Yohaï (IIe siècle apJC)
- Rulman Merswin et Les « Amis de Dieu » (1307-1382)
- Bodhidharma (440 – 536)
- Khön Köntchok Gyalpo (1034 – 1102)
- Shankara (788-820)
- Thérèse d’Avila (1515-1582)
- Zhâng Jué (140-184)
- Benoît Boulet « prêtre-guérisseur » Kanak
1432 (2010-2011)
- Rabbin Israël ben Eliezer (25/8/1698-22/5/1760)
- Le Pardon des Sept Saints Dormants d’Éphèse
- Augustin d’Hippone (354-430)
- John Wesley (1703-1791)
- Padmasambhava (VIIIe siècle)
- Yajnavalkya (-630 – -585)
- Tchouang-tseu ou Zhuangzi (-IVe siècle)
- Joachim de Flore (1130-1202)
- Qui étaient ces « incroyants avant eux » dont ils imitaient les paroles ?
- Mahavira (-599 – -527)
- Shâkyamuni (-1061 – -949) ou (-566 – -486)
- Guillermo Arévalo Valera le « Chaman Shipibo »
1431 (2009-2010)
- Zhang Daoling (34-156)
- Thich Nhat Hanh (1926- )
- Jacob Boehme (~1575 - ~1624)
- Hehaka Sapa (Elan Noir) (1863-1950)
- Les Védas
- Siddhârtha Gautama - Bouddha (-624/-544)
- St Thomas d’Aquin (1225-1274)
- Confucius (-551/-479)
- Ignace de Loyola (1491-1556)
- Lao Tseu ou Laozi
- Charles de Foucault (1858-1916)
- Kûkai Kôbô-Daïshi (774-835apJC)