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La femme et la famille sont-elles ... en danger ?
A l’occasion du jour anniversaire de la naissance de Sayyida Fâtima az-Zahrâ’(p), décrété « Jour mondial de la Femme » par l’imam Khomeynî(qs), la Revue Lumières Spirituelles publie deux pages spécifiques concernant la femme.
Par [la Grâce de]Son Nom
La femme et la famille sont-elles ... en danger ?
Au début de cette nouvelle année 2012, des centaines de chercheurs(ses) et de responsables se sont réunis en Iran en présence de l’imam Khâmine’î, guide suprême de la République Islamique d’Iran, pour la tenue de la troisième d’une série de « rencontres pour les pensées stratégiques de la République Islamique d’Iran », portant cette fois-ci sur la femme et la famille. Après la lecture de dix des 188 rapports présentés, l’imam Khâmine’î fit une intervention rappelant les orientations principales dont voici les points essentiels.
A/Trois raisons qui font de la question de la femme et de la famille une des priorités en Iran
1-Le rôle des femmes durant et après la Révolution Islamique
Dès le début de la Révolution, les femmes ont joué un rôle remarquable. Les activités révolutionnaires, les manifestations, les rassemblements n’auraient pas eu un tel effet si les femmes n’avaient pas été présentes. Dans certains endroits, comme à Mashhad, ce sont elles qui ont débuté les manifestations.
Après la victoire de la Révolution Islamique, il y a eu la dure épreuve de la guerre. Dans ces conditions extrêmement difficiles, les femmes ont joué un rôle exceptionnel : les mères de martyrs (qui, après avoir perdu un premier fils, envoyaient leur second puis leur troisième fils au front, encourageant ainsi, les autres femmes), les femmes des martyrs et des blessés de guerre, celles qui jouèrent un rôle direct au front..
L’imam Khomeynî(qs) fut le premier à saisir le rôle des femmes tout comme il fut le premier à percevoir le rôle effectif du peuple à un moment où de grands savants doutaient de leurs capacités. Parce qu’il était sincère (sâdiq) et que ses paroles sortaient de son grand cœur illuminé, il avait une influence sur son peuple qu’il connaissait bien et qui descendit dans la rue à son appel. Il en est de même, en ce qui concerne les femmes. Leur participation à toutes les étapes de la Révolution Islamique fut nécessaire et déterminante pour l’issue positive des évènements. Et il en sera de même dans l’avenir. Nous devons veiller à sauvegarder cette puissance présente dans notre société.
2-La sauvegarde de la famille
La seconde raison est la question de la famille parce que la famille est la cellule fondamentale de la société. Si les cellules sont saines, le corps est sain. La société islamique ne pourra jamais progresser si le pays ne bénéficie pas d’une institution familiale saine, aimante, active. La famille est nécessaire.
Certains disent qu’en Occident, il n’y a pas de famille mais il y a du progrès. Il faut cependant noter que l’Occident a donné ce progrès alors que les fondements de la famille y étaient encore sauvegardés. Même les relations entre les deux sexes étaient réglées selon une certaine morale sexuelle (bien sûr pas islamique).
Ce relâchement et ce libertinage que nous voyons aujourd’hui, ont été créés progressivement. Les effets de ces indices de destruction de l’institution familiale en Occident que nous voyons davantage, jour après jour, apparaîtront plus tard, progressivement et en permanence. La situation actuelle en Occident va produire des lendemains amers et très difficiles.
3-L’offensive occidentale contre l’Islam à propos de la femme
Durant ces trois décades, la question de la femme a été en tête de la liste des attaques des ennemis contre nous. Depuis le début de la révolution, ils nous ont traités de «terroristes» et nous ont accusés de «priver les êtres humains de leurs droits». Avant même de savoir comment la société islamique allait se comporter avec le sexe féminin, ils ont dit : « L’Islam est contre la femme ». Et ils continuent à le faire.
C’est pourquoi nous devons affronter ces fausses idées et défendre la conception de la femme selon l’Islam. Il ne nous est pas permis de laisser tomber les gens dans ce grand égarement.
Nous devons montrer que l’Occident se dérobe volontairement sur la question de la femme et de la famille, dans l’ensemble de ces recherches qu’il présente. Même ! Que la famille est le point faible de l’Occident. Ils exposent la question de la femme sans évoquer celle de la famille, alors que la question de la femme n’est pas séparée de celle de la famille. Sur ces deux points, l’Occident vit dans un profond égarement.
B/Le regard de l’Islam sur la femme et la famille
(rappels des principes fondamentaux)
1-Le regard de l’Islam sur le sexe est secondaire.
Son regard – premier et primordial – se porte sur la dimension humaine de la personne, où la différence de sexe n’a aucun rôle, où aucune supériorité ou préférence n’est accordée à l’homme en tant que sexe masculin. Son discours est pour l’être humain.
2-Le Coran affirme qu’il n’y a pas de différence entre l’homme et la femme.
Par exemple, dans le verset où Dieu énumère ceux à qui Son Pardon est promis(35/ 33 Les Partis), il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. Seule une virgule sépare les termes mentionnés. Dans un autre, Dieu insiste sur le fait qu’il n’y a aucune différence entre l’homme et la femme : {Leur Seigneur les a alors exaucés : « Certes, Je ne perds pas l’acte de celui d’entre vous, homme ou femme, qui agit, vous êtes les uns des autres. »} (195/3). Le sexe est une chose secondaire et contingente (« accidentelle » en terme philosophique). Dans le développement fondamental du genre humain, il n’a aucun influence, aucune incidence, aucun sens en soi.
3-La différence entre les deux sexes intervient uniquement au niveau des actes en ce monde.
Elle a des conséquences au niveau de la famille : l’homme en est la face extérieure et la femme la face intérieure. Ou, en d’autres termes, l’homme est l’écorce de l’amande et la femme en est le cœur. Si le côté de se mettre en évidence, d’apparaître, de se manifester est plus grand chez l’homme c’est pour son rôle spécifique, non pas dans le sens d’une préférence sur des questions fondamentales se rapportant à l’être humain en tant qu’être humain. Dieu l’a créé ainsi pour certains actes et la femme pour d’autres.
4-Par exemple, le propos rapporté : « Le jihad de la femme est le bon comportement avec son mari »(1) indique que la récompense promise au combattant parti à la guerre est donnée à la femme qui se comporte bien avec son mari parce que cet acte n’est pas moindre que le « jihad » du point de vue de la fatigue et de l’effort. Il est quelque chose de très difficile face aux attentes, aux mauvais comportements, à la voix élevée, à la puissance [physique] supérieure des hommes.. Malgré cela, la femme arrive à garder l’ambiance de sa maison chaleureuse, sereine, tendre, à y faire régner la tranquillité et le calme. Cela est un grand art et mérite la qualification de « jihad ». Il fait partie de ce « grand jihad », la lutte de/contre l’âme.
Il y aurait beaucoup de choses à dire en ce qui concerne la famille, le couple, la maternité qu’il faudrait prendre en considération séparément. Le mariage a une dimension sacrée qu’il ne faudrait pas lui retirer par des mauvaises pratiques sociales comme des noces coûteuses ou une dote trop élevée. Si l’on veut que l’homme soit une personne utile pour la société, il faut que sa femme soit bien à la maison. Sinon cela n’arrivera pas. In shâ Allah, cette réunion donnera naissance à des acquis profonds, durables et logiques.
Les études à faire à moyen et long termes
Il est nécessaire de combler le vide théorique sur la question de la femme et de la famille, de faire des recherches et d’en tirer les implications pratiques pour faciliter la marche à suivre. Beaucoup de problèmes liés aux femmes proviennent des problèmes de la vie en groupe au sein de la famille, dans la mesure où la femme en est le centre. Il y a des manques au niveau des lois, des coutumes, des habitudes étranges et multiples. Si la femme, au sein de la famille, se sent en sécurité (psychologiquement et moralement), si son mari est un vêtement pour elle de façon véritable comme elle l’est pour lui, s’il y a ce que veut le noble Coran, l’amour/affection et la miséricorde entre les deux et si les droits et les devoirs de la femme sont appliqués dans la famille – et ces points sont des principes généraux, universels et fondamentaux – beaucoup de problèmes peuvent être résolus ou supportés .
D’autre part, des études critiques (non réactionnelles) des théories sur la famille et la femme appliquées dans le monde doivent être faites. Car, à mon avis, le plus grand crime que l’Occident a commis à l’encontre de la femme et de la famille se situe au niveau de sa vision de la femme. Il l’humilie et la déshonore(2). Il n’est pas possible de la décrire en une ou deux phrases. On peut voir, par exemple, comment, dans les réceptions officielles en Occident, les
hommes sont habillés et les femmes dévêtues. Cela est devenu une coutume dont l’Occident est fier.
Pour ces études, on doit profiter de notre patrimoine scientifique, des enseignements fondamentaux, sublimes de l’Islam dans le noble Coran et les Hadiths, afin de sortir des dizaines de théories et d’exemples sur la femme et la famille, rédigés, enregistrés et exposés en détails. Cela doit être réalisé à moyen et long termes.
A propos du travail des femmes
Pas de problème quant à leur participation au travail économique, politique, social... Les femmes sont la moitié de
la société et il est très bien de profiter de leurs capacités dans différents domaines. Cependant, il y a deux ou trois principes qu’il faut prendre en considération et ne pas ignorer.
a)Il ne doit pas affecter le travail principal (la famille, le couple, la maternité, la gestion de la maison). Pourquoi ? Parce que les femmes sont irremplaçables à la maison. Si elles ne s’occupent pas de l’éducation de leurs enfants à la maison, ne prodiguent pas l’affection qui leur est nécessaire, les enfants auront des problèmes. Personne ne peut faire ce travail à leur place. Le travail de la mère est unique alors qu’il y a une dizaine de personnes qui peuvent la remplacer à l’extérieur. La priorité doit être portée là où il n’y a pas de remplaçant.
Le gouvernement a la responsabilité et la charge d’aider ces femmes qui travaillent (quelles que soient leurs raisons) pour qu’elles puissent assumer leurs tâches. Cela ne veut pas dire que l’homme n’a aucun rôle dans la famille, n’a aucun devoir ni responsabilité. Le travail des femmes à la maison doit être reconnu de façon particulière par les hommes et par la société.
b)Il doit respecter la question du « mahram »(3) qui est une bonne chose dans l’Islam [éviter la mixité injustifiée]. Il n’y a pas de doute que cette question revient à la famille. C’est-à-dire l’œil pur et le cœur vide de mauvaises suggestions et de doute au sein du couple amènent la satisfaction, la solidité, l’amour et la tendresse au sein de la famille, comme le foyer du feu produit de la chaleur dans l’entourage.
c)Aussi il faut éviter la mauvaise opinion (su’ -azh-zhun), fondée ou pas, car, quand elle nait, elle laisse des traces comme la balle qui sort du canon du fusil. Quand elle touche la poitrine de quelqu’un, elle le tue, qu’elle soit partie par erreur ou volontairement. Elle ne fait pas de différence.
(1) « husun at-taba‘ul » in Usûl al-Kâfî, vol.5 p9.
(2)« sans même s’en rendre compte, si l’on veut le prendre avec une bonne intention. Et il n’est pas loin que cela soit le produit d’une planification secrète de gens qui savent ce qu’ils font ». L’imam fait ici allusion ici aux « Protocoles de Sion » qui réduisent le rôle de la femme à la satisfaction des désirs sexuels des hommes.
(3)Le « mahram » = la personne avec laquelle le mariage n’est pas possible pour des raisons de parenté ou autres comme le père, le grand-père, le fils, le frère, l’oncle (maternel et paternel) pour la femme. Notion étroitement liée à celle de la famille.
www.lumieres-spirituelles.net No37 - Jamâdî II 1433 – Avril-Mai 2012
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