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2015-02-04 | Readers 2040 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Retraite américaine d’Irak : défaite cuisante américaine et victoire historique irakienne


Retraite américaine d’Irak : défaite cuisante américaine

et victoire historique irakienne

La plus grande retraite militaire du monde (depuis la seconde guerre mondiale selon les experts en logistique américains) s’est achevée, deux semaines avant la date fixée, dans le silence total des medias, alors que c’est  un évènement lourd de sens. Le 20 mars 2003, plus de 170 000 soldats, en grande majorité américains, envahissaient l’Irak avec la ferme intention d’y rester. La place stratégique du pays, ses richesses pétrolières et les prévisions évangéliques avaient suffi pour exciter les convoitises et justifier une telle occupation sans même l’aval des Nations Unies.

Moins de 9 ans plus tard, cette formidable machine de guerre, qui avait mobilisé plus de 250 000 personnes, doit battre en retraite sous les pressions politiques, populaires et aussi armées irakiennes. Le refus obstiné du peuple irakien et de ses représentants d’accorder l’immunité judiciaire aux soldats (et mercenaires) américains, ou/et de l’OTAN, qui resteraient sur le sol irakien pour tout crime qu’ils pourraient commettre, marque le point culminant de cette grande défaite américaine en Irak.

Pourtant les Etats-Unis n’ont pas lésiné sur leurs efforts pour remettre en question l’accord signé en novembre 2008 avec le président Bush fixant le retrait des troupes américaines au 31 décembre 2011. Les Etats-Unis ont fait concession sur concession, n’ont cessé de réduire le nombre de soldats  devant rester sur place, pour obtenir ce qui leur semblait fondamental, cette immunité judiciaire des soldats. Mais en vain. Dans ces conditions, combien restera-t-il de formateurs américains ? Le nombre(1) n’est pas  encore définitivement fixé, de même celui des « employés » de l’Ambassade américaine (qui, comme cela est connu, est un nid d’espions). Mais ce qui est sûr c’est que l’immunité judiciaire ne leur sera pas accordée.

La retraite américaine d’Irak est une victoire certaine pour le peuple irakien qui a su mettre d’accord ses différentes composantes, kurdes, arabes, shiites, sunnites, chrétiennes, pour  recouvrer l’autonomie du pays. Il n’y a pas assez de mots pour la décrire : « historique », « véritable », « réelle ». Le peuple irakien vient d’écrire en lettres d’or une page de son histoire en mettant en pratique les principes de l’école de l’Imam al-Hussein(p).

De l’autre côté, il est un véritable échec américain, une défaite cuisante, historique. Les Etats-Unis ont été contraints de se retirer alors qu’ils voulaient rester dans ce pays !(2) Ce qui montre que la plus grande armée du monde n’est pas invincible ! Fait indéniable à tenir compte dans l’appréciation du rapport de forces dans la région, que les intimidations et une formidable machine de propagande ne peuvent pas cacher indéfiniment.

Certes, les Etats Unis ont réussi à cacher leur échec : aucun media arabe ou occidental n’a couvert leur retrait alors que l’invasion de 2003 avait été sur-médiatisée. Quand et comment se sont retirés cette centaine de milliers et plus de soldats américains avec leur matériel ? Aucune mention, aucune image !!

Pendant des mois, un flux régulier de chars, transports de troupes, d’artillerie et autres engins quittant les 505 bases militaires éparpillées dans le pays pour se diriger vers le Koweït, et des centaines d’avions prenant l’air pour rapatrier le matériel délicat et une partie des troupes, au vu et au su des gens sur place, sont passés inaperçus dans les medias..

Aucune mention de cette retraite, accélérée du fait des commémorations de ‘Ashûrâ’ et du quarantième jour durant lesquels des millions de pèlerins empruntent à pied les mêmes routes (mais en sens inverse, vers Karbalâ’) et à cause des opérations militaires quasi-quotidiennes contre ces troupes devenues vulnérables.(3)

Seules, quelques allusions ont apparu : au moment de la remise de la plus grande base militaire américaine à Bagdad, la « Victoire » aux autorités irakiennes (voir ci-dessous) puis des autres principales bases américaines dans le pays ; au moment du transfert de quatre drones en Turquie, et de l’arrivée de troupes américaines au Koweït (déploiement d’une brigade de 4 000 hommes jusqu’à l’été 2012), en Afghanistan et dans le golfe arabo-persique. (Au total, près de 40 000 sont encore présents dans la région.)

A la place de cette couverture, on a assisté à un écran de fumée pour camoufler cette humiliante défaite : diffusion d’informations mensongères comme cette mystérieuse tentative d’assassinat de l’ambassadeur saoudien à Washington, campagne médiatique agressive, belliqueuse, dramatique, notamment contre la Syrie et l’Iran, pays frontaliers de l’Irak, qui l’ont soutenu dans sa résistance contre les Etats-Unis. Cependant, cela n’empêche pas que la victoire est réelle, effective, pour les Musulmans du monde entier.

PLUS DE SOLDATS AMÉRICAINS EN IRAK !

Certains expriment des inquiétudes pour l’avenir, après les effets dévastateurs de l’occupation américaine (pillage, division, insécurité, confessionnalisme, corruption, Etat disloqué, économie désarticulée, nombre de victimes élevé(4)..), et les bombes à retardement laissées sur place (présence d’agents du Mossad, de la Qa‘ida, de milices armées, du fanatisme alimenté par des fonds extérieurs, en plus de la méga-ambassade américaine).

Mais en façonnant cette victoire, le peuple et ses représentants politiques et religieux ont tracé la voie de l’avenir qui leur assurera la paix, la stabilité et la prospérité : la voie de l’unité, de la solidarité et de la confiance en Dieu face aux ingérences des grandes puissances, en dépassant les divisions confessionnelles, nationalistes, chauvines.

La remise de la base « Victoire » aux autorités irakiennes, le 2 décembre 2011

Chassés d’Irak, les Etats-Unis durent organiser l’une des opérations de rapatriement de matériel et de troupes le plus grand et le plus complexe de l’histoire. Selon les calculs des experts en logistique, trois millions de pièces d’équipement devaient être transportés à partir d’avions, d’hélicoptères et de chars. La retraite a commencé par les bases situées au nord, puis s’est poursuivie avec celles situées autour de Bagdad pour se terminer avec celles du sud, plus exposées aux opérations armées.

Le 2 décembre 2011, la plus grande base militaire américaine près de Bagdad fut remise aux autorités irakiennes : un immense complexe situé en bordure de Bagdad, entouré d’un mur de 42 kms en béton et de barbelés, qui a abrité jusqu’à plus de 100.000 personnes, dont 42.000 militaires et plus de 65.000 employés de sociétés privées, selon l’historien de l’armée américaine, Jerry Brooks. Il ressemblait alors à une petite ville des Etats-Unis, avec ses villas en préfabriqué ses rues Liberty, Victory ou Lost Lake, ses supermarchés et ses fast-food. Les plus hauts gradés américains étaient logés dans les 2.300 m2 et les 20 pièces du palais al-Ez, en bordure de lac. Un autre de ces palaces, le palais Fao, immense avec ses 42.000 m2, ses 62 pièces, son revêtement de marbre, ses énormes chandeliers, abritait le quartier général militaire de la coalition, puis celui des Etats-Unis. Son vaste hall a aussi servi lors de nombreux discours et cérémonies. La base était si grande qu’elle contenait des usines génératrices d’eau, de glace, d’électricité, une laverie, des salons de coiffure, des magasins et des restaurants.

Quelques jours plus tard, ce fut le tour de la grande base aérienne d’al-Balad, à 70 km au nord de Bagdad, où des douzaines d’avions atterrissaient et décollaient quotidiennement, faisant la navette entre les Etats-Unis et l’Irak, qui est abandonnée. Comme à chaque fois, les Américains ont tout emporté.

 (1)Les derniers chiffres avancés lors de la visite du 1er ministre irakien al-Maliki le 12.12.11 sont 157 militaires et 763 contractuels civils qui formeront les forces irakiennes sous l’égide de la déjà méga-ambassade américaine à Bagdad, qui bénéficiera de plus d’un budget de 3,8 milliards de dollars si le Congres américain donne son accord.

(2)Ses pertes selon les chiffres officiels : Morts : ~ 4 500 soldats (sans parler des 274 soldats tués en Irak ou en Afghanistan, brûlés et enterrés dans une fosse commune en Virginie, selon le Washington Post 8/12/11, citant des sources militaires) ; Blessés : ~ 32 224 soldats ; Coût : ~ 3 à 4000 milliards $.

(3)En août 2010, un tapage avait été fait autour du début du retrait de l’armée américaine, cachant le maintien de 50 000 hommes sur place. Les Etats-Unis espéraient-ils rester dans le pays en ce se faisant plus discrets ?

(4)Une première estimation donne près de 126 000 civils Irakiens tués, 250 000 blessés, plus de deux millions de réfugiés à l’extérieur du pays, dans la région (dont un million en Syrie) et en Europe (surtout les Chrétiens).

www.lumieres-spirituelles.net     No33  - Safar 1433 – Déc.-Janvier 2012


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