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2015-02-04 | Readers 4834 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Sourate an-Nâs (Les Gens) CXIV (1)


Sourate an-Nâs  (Les Gens) CXIV  (1)

بسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ (١) مَلِكِ النَّاسِ (٢)إِلَهِ النَّاسِ (٣)

Qul : a‘ûdhu bi-rabbi-n-nâsi, maliki-n-nâsi, ilâhi-n-nâsi,

Dis : « Je cherche le refuge auprès du Seigneur des gens, (1) du Souverain des gens,(2) de la Divinité des gens,(3)

مِنْ شَرِّ الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ (٤)

min sharri-l-wawâsi-l-khannâsi

contre le mal de celui qui suggère, le furtif, (4)

الَّذِي يُوَسْوِسُ فِي صُدُورِ النَّاسِ (٥)

al-ladhî yuwaswisu fî sudûri-n-nâsi

qui suggère dans les poitrines des gens, (5)

مِنَ الْجِنَّةِ وَ النَّاسِ (٦)

mina-l-jinnati wa-n-nâsi.

des djinns et des gens. » (6)

 

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

 

Voir le sens du « Basmalah » dans le N°0 de la revue Lumières-Spirituelles. Nous encourageons le lecteur à y revenir. Il reste à savoir à quoi il est rattaché et quel sens particulier prend-il alors ?

قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ « Qul : a‘ûdhu bi-rabbi-n-nâsi»   

« Qul » : vient du verbe « Qâla » (= dire) à l’impératif à la deuxième personne du singulier. Qui parle ? Dieu. A qui s’adresse-t-Il ? Apparemment à Son Messager, le Prophète Mohammed(s) puisque c’est sur lui qu’est descendu le noble Coran.

 « A‘ûdhu bi..   min.. » du verbe « ‘Adha » à la première personne du singulier, au temps présent (mudâra‘- se terminant par un « u »), sans doute désignant le Prophète(s), puisqu’il est introduit par le verbe « Qul » (« dis »). Le verbe est suivi par le préposition « bi- » pour introduire « auprès de.. » et « min » (qui est présent dans le quatrième verset) pour introduire « contre/de » qui ou quoi, « fuyant » qui ou quoi.

Le refuge est simplement de chercher une protection, une immunité, pour se protéger soi-même contre quelque chose dont on a peur.

 « Rabbi » : du verbe « rabba » qui veut dire « conduire quelqu’un ou quelque chose vers sa perfection, enlever les manques en se débarrassant des imperfections, et en se parant des vertus, que ce soit en soi, de façon essentielle ou accidentelle, au niveau des croyances, des connaissances, des qualités, du comportement, ou des actes (ou autres) en fonction de la personne ou de l’animal,  de la plante ou de la chose = « Seigneur ». Le mot se termine par un « i » parce qu’introduit par la préposition « bi ».

 « an-Nâs » : les gens en tant que regroupant les individus, non en tant que genre.

مَلِكِ النَّاسِ « maliki-n-nâsi »   

« Maliki » : du verbe « malaka » se rendre maître de quelque chose, la posséder, régner. « Malik » est un des Beaux Noms de Dieu, indiquant la Souveraineté.

إِلَهِ النَّاسِ « ilâhi-n-nâsi»   

« Ilâhi » :  la « Divinité » que l’on adore.

مِنْ شَرِّ الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ « min sharri-l-wawâsi-l-khannâsi »   

« Sharr» : qui est le contraire de « bien », le bien étant en vérité ce qui est utile, ce qui a de bons effets. Donc « sharr » est le mal, ce qui est nocif, qui a de mauvais effets ou des effets corrompus.

 « al-waswâsu » du verbe « waswasa » qui veut dire suggérer, insinuer.

« Al-waswas » indique une voix (intérieure), cachée qui parle dans l’âme sans être juste, une sorte de « suggestion intérieure », une pensée qui se présente inopinément à l’opposé de la Révélation  (al-wahî) et de l’inspiration (al-ilhâm). Elle n’est pas fondée sur un savoir ou une certitude, mais à la différence du doute qui a pour origine l’absence d’atteinte du savoir et de la certitude, elle provient d’un comportement de l’imagination. En effet la faculté imaginative saisit des choses partielles et vague parmi elles ; elle se comporte comme elle veut aux dépens de la raison. La suggestion/insinuation se réalise donc quand il y a une faiblesse (de la force) de la raison qui ne joue pas son rôle de légiférer, de juger, de faire la distinction entre le vrai et le faux.

Qu’est-ce qu’indique « al-waswâsu » (avec  le second « a » long) ? un nom d’action (« masdar », la suggestion, insinuation, obsession) ? un agent (« celui qui suggère, qui insinue, qui dicte (de « l’intérieur ») » ? Dans ce dernier cas, il désignerait qui ? Le « shaytân » (comme certains le suggèrent) ou autre ?

 « al-Khannâs » du verbe « khannasa » : rester en arrière, « replier », « reculer ». « Al-khanas » indique le retard, la retenue et par suite, cacher, se dissimuler. On parle d’un nez « khanas », c’est-à-dire retroussé, écrasé.

Ainsi, celui qui suggère, insinue (al-waswâs) est qualifié de « khannâs », c’est-à-dire « qui recule » ou « qui se dissimule ». Cela demande des explications.

الَّذِي يُوَسْوِسُ فِي صُدُورِ النَّاسِ « al-ladhî yuwaswisu fî sudûri-n-nâsi »   

« Suddûr » pluriel de « sadr », la poitrine qui renferme le cœur (centre de la vie) et qui le contient (que ce soit du point de vue matériel ou spirituel). Pourquoi ce mot ici et non pas par exemple l’âme, le cœur, l’esprit ? Pourquoi parler de façon générale « les poitrines des gens » ? Dans ce verset, on parle donc de l’action de suggestion dans les poitrines des gens, sans tenir compte de l’origine des suggestions, ce qui n’est pas sans mettre en évidence l’importance de cet acte de « suggestion ».

مِنَ الْجِنَّةِ وَ النَّاسِ « mina-l-jinnati wa-n-nâsi »   

« min » préposition renvoyant selon le plus probable à « celui qui suggère ». Quelle est sa valeur ?

 « jinnati » du verbe « janna » : couvrir, envelopper ou « junna » : être couvert, se couvrir, être voilé, obscur. Ici « jinnati » désigne les djinns (bons ou mauvais) qui sont une création de Dieu, au même titre que les hommes. Quels sont les rapports entre les hommes et les djinns ? Pourquoi avoir cité les djinns avant les hommes ?

Ainsi, ceux « qui suggèrent dans les poitrines des gens » proviennent des djinns et des hommes, pas exclusivement le « shaytân ».

Essayons de reprendre toute la sourate avec une approche globale « constructive ». Ainsi, Dieu parle et s’adresse à Son Messager de Dieu(s) et lui demande de dire en employant le style direct : « Dis : « Je demande.. » ». Donc Dieu lui demande de demander le refuge auprès de Lui en faisant appel à trois de Ses Attributs (la Seigneurie, la Souveraineté, la Divinité). Pourquoi ces trois Attributs précisément ? Et dans cet ordre ? Auxquels ont été ajoutés en complément du Nom « des gens » ? Puisque c’est « moi » qui demande le refuge, pourquoi dire « des gens » et non pas par exemple « mon » Seigneur ? Et pourquoi la répétition des « gens » et ne pas employer un adjectif possessif 3e personne du pluriel comme « leur » Souverain ?

De quoi dois-je chercher à me protéger ? du « mal de celui qui suggère ». On ne sait pas de qui il s’agit (c’est-à-dire celui qui suggère). Par contre Dieu nous indique que c’est un « mal » et qu’il agit « voilé » « se dissimulant » ou « reculant », dans les poitrines des gens, et qu’il fait partie des djinns et des êtres humains.

Enfin, pourquoi la généralité du propos alors qu’il a commencé de façon très personnelle et au style direct ?

Voilà une première approche de la sourate an-Nâs qui a été révélée à La Mecque pour certains à Médine pour d’autres, en même temps que la sourate al-Falaq que nous verrons quand nous aurons fini le commentaire de cette sourate.

(Fait avec l’aide de l’interprétation de cette sourate par  Sayyed Mustafawî dans son « at-Tahqîq », et Mahmoud Bustânî dans son « Interprétation Constructive ».)

www.lumieres-spirituelles.net     No25 – Jamâdî II  1432 – Mai  2011


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