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2015-02-04 | Readers 2502 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

Le Pardon des Sept Saints Dormants d’Éphèse


Le Pardon des Sept Saints Dormants d’Éphèse,

le 4e dimanche de juillet au hameau des Sept Saints  en Bretagne

 

Cette année comme chaque année, le 4e dimanche du mois de juillet, s’est déroulé au hameau des « Sept-Saints » dans la commune de Vieux-Marché, dans les Côtes d’Armor, le Pardon(1) des Sept Saints Dormants.

Alors que le culte des Sept Dormants(2), attesté à Ephèse (Selçuk en Turquie aujourd'hui) dès 450, s’est éteint vers le 17e siècle et est tombé dans l’oubli, ce petit village Breton en a gardé vivant le souvenir, par sa  célébration du « Pardon des 7 Saints » dans les limites de la paroisse et de ses environs. Sans doute, ce culte a pu parvenir en Bretagne par l'intermédiaire de commerçants orientaux, qui suivaient la route maritime de l'étain, et de missionnaires grecs. Ayant un jour accosté en baie de Lannion, ils auraient transformé le village de Stivel et son dolmen en un lieu de culte des Sept Dormants martyrs. Des moines de l’église celte, alors indépendante de Rome, auraient pris le relais. Entre 1703 et 1714 ils construisirent l’église des Sept Saints sur le dolmen resté intact ?

Durant la procession du Pardon des Sept Saints à Vieux Marché, un chant est psalmodié en breton, la « Gwerz des sept saints » qui conte l’histoire de 7 frères chrétiens sous l’empereur Dèce en 250, qui s’étaient réfugiés dans une grotte pour fuir la persécution romaine. Ils y furent emmurés, puis réveillés deux siècles plus tard par un berger, et enfin rendormis pour l’éternité. Ce chant évoque ces martyrs de la foi, ces témoins de la résurrection promise aux serviteurs de Dieu ainsi que les miracles qui ont eu lieu par leur intercession à la fontaine des 7 sources proche. Il faudra attendre la fin du 19e siècle pour que le lien soit fait entre ce chant et les "Gens de la caverne" évoqués dans la 18e sourate du Coran.

Et ce fut sous l'impulsion de Louis Massignon, célèbre orientaliste français, frappé par la similitude entre les paroles de cette vieille Gwerz  et les versets de la sourate La Caverne, qu’un pèlerinage islamo-chrétien fut greffé sur ce pardon traditionnel, en 1954. Initiative chrétienne d’un amoureux de l’Islam qui voyait dans le pardon des Sept Saints une occasion de rencontre scientifique et spirituelle entre Chrétiens et Musulmans dans la perspective d’une foi commune en un Dieu Unique et Tout-Miséricordieux et en la Résurrection du  corps et de l’esprit après la mort et d’un héritage commun du refus du culte rendu à de fausses divinités et aux tyrans ainsi que de la préfiguration de la résurrection annoncée par tous les Prophètes(p).

Beaucoup de monde vint en ce jour, certains de loin, comme l’archevêque de Rabat au Maroc et d’autres gens d’Istanbul, pour commémorer cet évènement, avec une volonté affichée de partager avec les Musulmans, de se comprendre, de se soutenir...

Au programme de la rencontre de cette année, un colloque sur le thème : « Les sept dormants parlent arabe, breton, français...Traduire pour faire vivre? » où furent abordés les problèmes de traduction de textes fondateurs, le Coran et la Bible, qui précéda la cérémonie proprement dite : la messe au hameau des Sept Saints à 21h suivie d’une procession nocturne avec la récitation de ce fameux chant (la Gwerz des 7 Saints) en breton et l’allumage d’un grand feu (le Tantad).

Le lendemain, dimanche, après la grand messe de 11h à la chapelle, tout le monde se rendit en procession à la Source des Sept Saints, située à 250 mètres de là. La fontaine est située à l'écart du village, dans les bois. Un imam (officiant en prison) lut la sourate La Caverne, en arabe et en français devant une assemblée recueillie. (La sourate est aussi affichée dans l'église avec une miniature persane représentant les Gens de la Caverne.) Des gens pleurèrent d’émotion devant ces déclarations d'amitié interreligieuses...On pouvait remarquer une douzaine de soutanes mais pas d’enturbannés. Puis tout le monde partagea du lait et des dattes. La fontaine est un lieu étonnant, très beau et très fort, invitant à la prière sans craindre une quelconque réprobation. La journée se termina par un repas collectif sur une grande pelouse et des animations (danses bretonnes, poneys et ânes pour les enfants..).

Lieu et moment uniques en France !               

Mustafa de Paris

(1)Le pardon breton est une des manifestations les plus traditionnelles de la foi populaire bretonne. Probablement lié à l’évangélisation du pays par les moines celtes, dès le Ve siècle, il débute par une messe solennelle, généralement en plein air, se poursuit par une procession chantée dans laquelle se mêlent bannières éclatantes de couleurs, croix et statues de saints portées par des hommes et femmes en costume traditionnel, demandant l’intercession du saint ou des saints visités pour obtenir le pardon de Dieu et leur pardon mutuel.

(2)cf. l’histoire des Gens de la Caverne évoquée dans la 18e sourate al-Kahef (la Caverne). Voir à ce propos le très bon film iranien.

www.lumieres-spirituelles.net     No21  - Safar  1432 – Janv.-Fev.  2011

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