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2014-12-27 | Readers 2058 | Share with your Twitter followers Share on Facebook | PDF

L’Appel « Houthi » .. à la réforme du Yémen


L’Appel « Houthi » .. à la réforme du Yémen

Alors que l’Occident s’apprête à accomplir à nouveau une de ses plus grandes supercheries du siècle en cherchant à constituer une coalition internationale pour soi-disant lutter contre les « takfiris » (Qaida, Daesh (ou EI) et autres) qu’il a créés, armés, stipendiés et auxquels il a commandité les pires atrocités, largement diffusées dans les médias, le mouvement « Houthi » a lancé un appel à toute la population yéménite de se mobiliser pour réformer le pays et dénoncer toute ingérence étrangère. Qu’est-ce qui a poussé les Houthis à descendre de leurs montagnes, à venir planter des tentes aux portes et dans Sanaa et à appeler les gens à y manifester ? Quels objectifs cherchent-ils à réaliser en appelant à des sit-in et à des marches au cœur de la capitale du Yémen ?

1-Assurer leur survie ?

La trêve signée le 11/2/2010 par le gouvernement yéménite de ‘Ali Abdallah Saleh et les Houthis

était censée mettre fin à la guerre déclenchée en 2004 par le gouvernement yéménite, avec l’aide de tribus locales, de l’Arabie Saoudite et la bénédiction américaine, contre la population zaydite dans les montagnes de Saada, non loin de la frontière saoudienne. (cf. L.S. N°5).

Mais les combats reprirent, non plus par l’armée officielle yéménite, mais par des groupes armés «takfiris» – pour la plupart venus de l’extérieur sous le prétexte d’étudier dans un centre de formation à Dammaj – et des tribus locales de Hached – dont celle d’al-Ahmar (avec son parti dit de la réforme (al-islâh)), restée l’allié privilégié du président Ali Abdallah Saleh jusqu’à son départ en février 2012.

D’encerclés dans leurs montagnes à Saada, les Houthis purent repousser les assauts, chasser les

«takfiris» de Dammaj et prendre le contrôle des positions clefs des tribus Hached, notamment celles d’al-Ahmar.

2-Avoir une meilleure part dans le projet de découpage du Yémen ?

Dans la foulée de la contestation arabe de début 2011, les Yéménites descendirent dans les rues pour exiger le départ de ‘Ali ‘Abdallah Saleh (au pouvoir depuis plus de 30 ans) qui se réalisa en février 2012 (cf. L.S. N°25).

En mars 2013, un «Dialogue National» fut mis en place, parrainé par le Conseil de sécurité de l’ONU et les monarchies arabes du Golfe (CCG), qui réunit les représentants des différentes familles politiques du pays (à l’exception des indépendantistes du Sud).

Le 25/1/2014 le dialogue se clôtura par la création d’une commission chargée de :

-déterminer le découpage du futur Etat confédéral,

-rédiger une nouvelle constitution,

-organiser des élections générales.

Le 11/2/2014, la commission présenta son projet, un découpage du Yémen en six provinces : 2 pour le sud (Hadramout – Aden) et 4 pour le nord (Saba – Janad – Azal – Tahama). Sanaa, enclavée dans la province Azal, deviendrait une ville fédérale indépendante et Aden une ville administrative et économique, chacune ayant un statut spécial.

Ce découpage se heurta au refus des délégués du sud au Dialogue National – qui voulaient le regroupementdes deux anciens Etats (sud et nord), enune fédération au lieu de l’union réalisée en 1990– et à celui des Zaydites, à qui la province Azal futattribuée privée de l’accès à la mer (al-Hajja) et desressources pétrolifères (al-Jawf) et qui dénoncent undécoupage entre régions pauvres et régions riches.

Après s’être emparés de localités dans la province d’Amrane au nord de Sanaa et avoir délogé le clan des al-Ahmar et les «takfiris» de toutes sortes, les AnsarAllah (les Houthis) ont pris le contrôle des villes et de la plupart des routes menant à Sanaa, malgré le pilonnage de l’aviation yéménite qui cherche à les déloger et les attaques de milices locales tribales. Et les voilà aux portes de Sanaa pour demander le respect des décisions du « Dialogue National ».

Certains accusent les Zaidites d’être passés à l’offensive pour étendre leur zone d’influence dans le

futur Etat fédéral et avoir une part plus significative du pouvoir. Mais la question ne s’arrête pas là.

3-Réagir aux complots contre le Yémen ?

En fait, la situation est beaucoup grave que cela ! Les puissances occidentales, avec l’aide des

monarchies arabes pétrolifères, sont en train de dépecer le Yémen.

En réalité, ce découpage prélude à la division de la région en «mini-Etats» sur des bases tribales ou confessionnelles sujettes à des guerres incessantes, permettant le développement de groupes armés «incontrôlés», alimentant l’insécurité dans le pays, affaiblissant l’armée nationale (incapable d’assurer la sauvegarde de l’unité du pays), donnant une justification à la présence armée étrangère, permettant le pillage des richesses du pays(1) et le maintien du joug occidental américano-sioniste.

En effet, à la faveur du soulèvement populaire de 2011, les forces «Takfiries» et la Qa’ida (officiellement présente au Yémen depuis octobre 2010) ont afflué dans le pays pour entamer une nouvelle politique de contrôle territorial.

D’un côté, établir un « émirat islamique » dans le sud-est du Yémen et de l’autre, prendre le contrôle des villes et des installations pétrolifères au nord du pays (à leur profit ou à celui de l’Arabie Saoudite ou des Etats-Unis ?) et anéantir les Houthis (tribu zaydite connue pour ses positions anti-américano-sionistes-saoudiennes).

Tout cela, à coups de voitures piégées, d’attentats, de prises d’otages, d’assassinats, d’opérations de sabotage et de piraterie, avec l’aide souterraine – même si apparemment contradictoire – des

monarchies pétrolières arabes et des puissances américano-sionistes.

Sous prétexte d’affaiblir les « takfiris », les drones américains pilonnent le Yémen, faisant de nombreuses victimes civiles – véritable ingérence dans la souveraineté du pays qui permet aux Etats Unis de garder le contrôle de cette région stratégique du détroit de Bab al-Mandeb, nœud  central pour le transit pétrolier mondial.

Ajouté à cela, la pauvreté qui s’aggrave. Le Yémen est considéré à l’heure actuelle comme l’un des pays les plus pauvres au monde avec 54% de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, malgré ses richesses agricoles et ses importantes réserves naturelles de gaz et de pétrole..

4-Donner d’autres perspectives au peuple yéménite ?

Arrivés aux portes de Sanaa, AnsarAllah (les Houthis), à l’appel de leur chef AbdelMalek Houthi le 17/8/14, ont entamé une mobilisation générale pacifique sous forme de sit-in, de marches, de blocages d’accès aux ministères, de dressage de tentes tout autour et à l’intérieur de la ville de Sanaa, pour exiger :

1-l’annulation de l’augmentation du coût des carburants ;

2-la démission du gouvernement en place, incapable et corrompu ;

3-l’application des décisions issues du «Dialogue National».

Les gens descendirent massivement dans les rues de Sanaa, tant leur mécontentement est grand !

Le gouvernement, après avoir tenté de mobiliser ses partisans, présenté un mini-remaniement ministériel et une légère baisse du coût des carburants, a riposté en lançant sa police, son armée, son aviation contre ces campements pacifiques. Même ! Il n’a pas hésité à mettre en place des milices tribales dans plusieurs régions et à faire appel à ces groupes «takfiris» (qu’il prétend combattre), pour agresser les manifestants et combattre les positions arrières Zaydites.

De l’autre côté, les manifestants et le mouvement Houthi résistent, malgré leurs morts, déterminés à maintenir leur mobilisation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Le mouvement Houthi cherche-t-il, dans cette mobilisation, à susciter une prise de conscience du danger vital qu’encourt le pays, à dénoncer l’intervention étrangère, à mobiliser et à unifier les rangs de la population yéménite derrière des revendications minimums communes pour lutter contre les complots en cours, à proposer une alternative «démocratique», constructive, positive en vue de satisfaire les besoins de la population qui ne se plaint pas seulement de coupures d’eau et d’électricité et de pénurie des carburants, mais aussi qui a faim ? Y arrivera-t-il ? L’avenir nous le dira.

Victoire !

Signature d’un « accord pour la paix et un partenariat na­tional » le 21/9/2014 au soir en présence de l’émissaire de l’ONU, du président Hadi et de représentants des factions poli­tiques, dont AnsarAllah, pré­voyant :

lla nomination sous trois jours d’un nouveau premier ministre

lla formation dans un mois d’un nouveau gouvernement

lle droit de regard des Hou­thistes et des autonomistes du Sud sur les décisions du pré­sident Hadi, notamment sur le choix des ministres

lla baisse des prix du carburant

lla révision du découpage du Yémen

Les Houthistes auront réussi ainsi à faire avorter la structure bâtie par les pays du Golfe et les Américano-sionistes.

 (1)Pillage effectué à grande échelle par les compagnies pétrolières et gazières occidentales comme avec la société française Total, et à la petite, par les attaques contre les camions citernes de gaz et de carburant.

www.lumieres-spirituelles.net     No67 - Dhû al-Hujjeh 1435 – Octobre 2014


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