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Abhinavagupta (fin Xe - déb. XIe s)
Abhinavagupta (fin Xe - déb. XIe s)
Abhinavagupta (Xe-XIe siècle), maître du « shivaïsme du Cachemire »(1), fut aussi maître en yoga, tantra, poésie, dramaturgie et auteur de nombreuses œuvres inspirées par le culte de Shiva et de commentaires de textes traditionnels hindous.
Abhinavagupta vivait au Cachemire (au nord ouest de l’Inde) à la fin du Xe siècle et au début du XIe. Peu de choses sont connues sur sa vie à l'exception de brefs renseignements qu'il nous fournit lui-même en épilogue au Tantraloka et au Paratrisikavivarana où il mentionne le nom du plus célèbre de ses ancêtres, Atrigupta qui, invité au Cachemire par le roi Lalityaditya au milieu du VIIIe siècle, s'y établit définitivement. Il eut de nombreux maîtres et instructeurs parmi les meilleurs de son temps d'où l'extraordinaire culture dans tous les domaines : grammaire, poétique, rhétorique du dhvani, Tantras et Agamas (dualistes et non dualistes), les doctrines de différentes écoles du shivisme.
Il se rendit à Jalandhara en Inde pour approfondir le système « Kaulika » auquel il accordait, semble-t-il, ses préférences. Il y fut initié par Sambhunatha, le plus vénéré de ses maîtres, dont il obtint, outre la connaissance et la pratique des initiations supérieures, la paix et la « réalisation » ultime. Il reprit à sa manière les problèmes posés par les maîtres « Jaïnistes » (qui refusaient l’autorité des « vedas ») et bouddhistes.
Abhinavagupta se réclamait, en tant que shivaïte, des âgama ou tantra, qui sont les textes orthodoxes du shivaïsme dans l'Inde entière (et en particulier dans le Sud). Il se situa dans la lignée d'enseignement des grands maîtres du shivaïsme « trika » (= qui font trois), allusion à la théorie de la « reconnaissance » (pratyabhijnā) de l'universelle conscience dans le monde et en nous-mêmes, de la « thèse de l'autonomie » du Seigneur (svatantryavāda).
Abhinavagupta forma plusieurs élèves et rédigea plusieurs ouvrages de mystique, de philosophie et d'esthétique, célèbres en milieu indien, qui constituent la synthèse du shivaïsme trika.
Un des plus importants, le volumineux Tantrâloka (Le monde ou l'examendes Tantra) en 12 volumes, qui est une somme des conceptions tant philosophiques que religieuses et sotériologiques (doctrine du salut par un rédempteur) du shivaïsme trika,. Et parmi les autres œuvres : Tantralokasara, Paramarthasara, Pratyabhijnavimarshini, Hymnes, un commentaire d’un traité de dramaturgie (Bharatiya) et diverses strophes philosophiques, exposées d'une manière originale. De tous les métaphysiciens et mystiques de l'Inde, il est considéré comme l'un des plus puissants génies et le penseur le plus éminent de la religion shivaïte dans l'école trika. .
Abhinavagupta, au Xème siècle, dans son Tantraloka, considère l’ensemble des choses comme réductible à l’unité, tout en attribuant au Seigneur, à l’Absolu une totale autonomie. Il y expose une non-dualité particulière, (spécifique à l’école du « shivaïsme du Cachemire ») reposant sur le fait que « l’Absolu est actif, désirant et libre », une non-dualité pratique, éthique, qui implique de se défaire de l’adhésion au système des castes.
Abhinavagupta se donna corps et âme à cette reconnaissance du Soi divin (en lui-même) à travers les joies et les misères de la vie quotidienne, partageant son expérience paradoxale avec rigueur et vigueur. Il s’agit, avant tout, de réveiller la conscience, libre depuis toujours, mais assoupie dans ses habitudes. Il proposa une démarche de connaissance de soi fondée sur la raison et sur l’expérience commune. Cette « reconnaissance » s’adresse à tous, initiés ou non, sans restrictions de sexe, de castes, de religion ni d’ethnie.
Enfin, une légende encore vivante au Cachemire raconte que c’est en récitant « Hymne à la Gloire de l’Absolu » (une louange de 9 strophes dédiée à Shiva (la divinité hindoue) en évoquant l’un de ses Noms « Bhairava » (qui signifie « l’effrayant, le terrible ») qu’il composa), que Abhinavagupta suivi d’un grand nombre de disciples pénétra dans la grotte Bhairava pour y mourir. D’après cette louange, l’Omniprésent, par compassion, apaisa instantanément chez l’être humain la douloureuse brûlure, (inhérente) au désert du devenir.
(1)Le «Shivaïsme du Cachemire » désigne une forme de l’hindouisme qui voit dans la divinité « Shiva », l’Être suprême à qui Seul doivent être réservés les prières et le culte. Il se réfère à un ensemble de textes (les Agamas) révélés et prône une philosophie de « non-dualité », selon laquelle nous sommes Dieu lui-même, et notre conscience est le pouvoir divin par excellence, plus exactement, la conscience est la souveraineté du Seigneur Shiva, le Bienfaisant, qui est l'Être, ayant cependant une totale autonomie.
www.lumieres-spirituelles.net No58 - Rabî’I 1435 – Janvier 2014
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